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Sécurité scooters : 2 - freinage - de mieux en mieux

mercredi 15 octobre 2008 , par Ouarese

Pour schématiser, sur un deux roues, la roue arrière est motrice et la roue avant est directrice. Soulevez la roue arrière et vous verrez que le scooter ne peut plus avancer. Soulevez la roue avant, et vous verrez comme le scooter est incontrôlable.

Et le freinage est l’un des moments les plus délicats de la conduite scooter du fait du transfert des masses et du risque de blocage de roues. Comme sur la moto, il existe différents types de freinage et le but est d’arrêter le véhicule sans chuter.

Freinage séparé

Ce type de freinage est l’un des plus simple. Le frein avant est commandé par la poignée droite, le frein arrière par la poignée gauche.

Le pilote dose à sa guise la répartition du freinage, choisissant un transfert des masses plus ou moins marqué sur l’avant, en privilégiant le frein avant ou arrière.

Il va sans dire que le frein avant est le plus efficace pour stopper un scooter ou une moto, mais un freinage trop appuyé va entraîner un blocage de la roue avant par un transfert des masses trop important et trop brutal. La conséquence du blocage de la roue est la perte de contrôle du véhicule. Si la perte de la motricité de la roue arrière est dommageable, c’est sans commune mesure avec la perte de contrôle de la roue avant. Lors des phases de freinage, c’est donc un équilibre à trouver entre la puissance du freinage et le contrôle du véhicule. Et seule, dans ce domaine, l’expérience parle.

Attention donc au freinage réflexe où on se saisit des poignées de frein en tirant dessus sans réfléchir. Il vaut mieux parfois un évitement qu’un freinage court et violent qui se terminera au sol. Ces difficultés ont amené le freinage couplé.

Freinage couplé

C’est en 1975 que Guzzi dote sa 850 T3 du freinage intégral. La commande de frein au pied, correspondant au frein gauche des scooters, commandait le frein avant et arrière. Le frein droit commandait toujours le frein avant uiquement. Pour la petite histoire, la police de Los Angeles choisira ce modèle en lieu et place des Harley de l’époque, pour ses qualités routières et dynamiques.

Le principe du freinage couplé est qu’un boîtier va relier les freins avant et arrière et qu’une pression de la poignée gauche va comprimer le circuit issu de ce boitier et donc agir sur les deux freins.

Dans le cas du freinage couplé, le pilote n’a pas le choix de la répartition qui s’effectue généralement à 60/40 ou 70/30 sur l’avant et l’arrière. Dans cette configuration de freinage, le frein avant vient compléter le dispositif intégral.

L’avantage de ce type de freins est que le pilote n’a pas de questions à se poser, la répartition se faisant automatiquement et idéalement entre les roues avant et arrière. Les détracteurs de ce système diront que les sensations de la route sont en partie gommées, le pilote ne sachant plus quelle roue lui transmet l’information.

Quoiqu’il en soit, le freinage couplé est un début de solution et une sérieuse aide pour conserver le contrôle de son véhicule. Lors des freinages appuyés, le transfert des masses se fait idéalement.

Freinage intégral

Ce freinage est rarement installé sur les motos et encore moins sur les scooters. Il consiste à coupler le frein arrière et le frein avant quelque soit le levier dont on se saisit.

Dans ce cas et contrairement au freinage couplé, le pilote ne peut pas utiliser le frein avant uniquement.

Freinage ABS

C’est BMW qui installa le freinage ABS sur la K100, en 1983. Et tout comme Honda avec ses freins à disques, les premiers utilisateurs ont dû composer un freinage ABS sec et assez brutal. Heureusement, les choses ont changé.

Le principe est qu’un capteur va déterminer si la roue tourne ou non. C’est cette sorte de disque installé sur le centre du disque de frein.

Un calculateur va, lui, relâcher la pression exercée sur le disque par le biais des plaquettes de frein quand il détectera un risque de blocage de la roue. Cette opération ne prend que quelques dixièmes, voire centièmes de secondes.

Attention.
Il est bon de rappeler que l’ABS ne raccourcit aucunement les distances de freinage. Au contraire même. Sur sol sec, les scooters ABS nécessiteront une plus grande distance pour stopper par rapport à des scooters à freinage classique.

C’est sur le mouillé que l’ABS donne toute sa mesure. D’une part, il évite la perte de contrôle du véhicule par le blocage de roue et d’autre part, il permet de conserver le contrôle de son véhicule, tout en maximisant le freinage. L’expérience nécessaire pour trouver l’équilibre entre freinage et blocage de roues est remplacé par ce calculateur.

Ce système était pour le moment principalement installé sur la roue avant, la roue directrice. Honda a innové et marqué les esprits en proposant, le premier, un ABS intégral sur son S-Wing. Un capteur se trouve donc sur la roue avant et un autre sur la roue arrière. Et pour les détracteurs de cette assistance, Honda a pris la décision de généraliser l’ABS sur l’ensemble de ses deux roues, même sur ses modèles sportifs.

Capteur Frein Abs

Quelque soit le système de freinage adopté sur son scooter, il faut rappeler que le freinage n’est vraiment opérationnel que quand le scooter est droit et en appui sur toute la bande de roulement.

Si vous êtes sur l’angle, en virage, la surface de contact "normale" est diminuée puisque vous roulez sur une bande plus étroite. De plus, les masses du scooter ne sont plus à l’aplomb mais déjà déportée. Ce qui signifie qu’en cas de freinage dans cette position, vous allez ajouter une nouvelle contrainte à votre véhicule et perturber un équilibre qui est déjà précaire. Un freinage, s’il est nécessaire, se fera tout en douceur et non avec violence. Il est facile d’imaginer les conséquences d’un freinage violent dans cette position précaire.

D’ailleurs, sur certains scooters, en cas de freinage appuyé sur l’angle, le scooter se redresse. Cela vous permettra de terminer proprement et sans chuter votre freinage. L’inconvénient est que vous allez faire un "tout-droit".

On le voit les constructeurs en matière de freinage ont développé des solutions pour permettre à chacun de rouler sereinement mais il ne faut pas que ce sentiment de sécurité vous transforme en kamikaze de la route. Il s’agit d’une assistance à la conduite et non d’une assurance tous risques.

Sécurité scooters : 1 - freinage - principe.
Sécurité scooters : 3 - électronique et mécanique embarquées.

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