Histoire de... : le trois roues

lundi 9 septembre 2013 , par Christian

C’est Piaggio qui est arrivé le premier sur ce marché avec son Mp3 en 2006. D’autres marques ont suivi et viendront encore.

Historique

Nous étions en 2006 et le concept de trois roues est venu bousculer le monde du deux roues. Le démarrage a été... lent, à l’image du Mp3 en 125cc. Avec ses près de 200kg, hors pilote et accessoires, et ses seulement 15Cv, le moteur Quasar de Piaggio était tout de même à la peine pour pouvoir insérer le Mp3 dans le flot du trafic, en toute sécurité. Piaggio a développé un train avant spécifique. Le principe de roues indépendantes sur le plan vertical étant admis, il restait à assurer une coordination des deux roues sur le plan horizontal. Pour cela, Piaggio a conçu une fourche qui comprend deux tubes de fourches, un pour chaque roue avant, que Piaggio a solidarisé sur le plan horizontal par un parallélogramme articulé à bascule. Composé de quatre bras en aluminium, ce système de bascule autorise un dénivelé de 20cm et plus entre chaque roue. Une telle conception entraine un train avant particulièrement lourd, chaque roue ayant son propre système de suspension.

La nécessité d’une motorisation plus musclée était une évidence alors que justement Piaggio dispose dans son catalogue d’une panoplie complète de moteurs du 125cc au 500cc. Mais augmenter la puissance signifiait également que Piaggio ne s’adressait qu’aux seuls détenteurs du permis « A ».

C’est en 2008 et sous l’impulsion de l’Allemagne que Piaggio a élargi le train avant. En passant de la catégorie deux roues à la catégorie tricycle, Piaggio allait capter une catégorie de clientèle que le deux roues traditionnel et le passage du permis A rebute.

Depuis, Piaggio n’a cessé de doter les Mp3 LT de motorisations de plus en plus puissantes. 250cc, 300cc, 400cc, 500cc, les moteurs Master ont pris place dans les LT. Les 4.400 immatriculations de 3R à fin juin marquent certes un recul des ventes, -21%, et sont surtout le reflet d’un marché deux roues en pleine mutation. N’en déplaise aux motards purs et durs.

Quadro Technologie est arrivé sur le marché trois roues en 2011. C’est Luciano Marabese, le même que pour Piaggio, qui a dessiné le train avant, le HTS (Hydraulic Tilting System). Les roues avant sont solidaires par le biais d’un vérin à l’intérieur duquel une huile à la viscosité de 10 va permettre aux roues de pencher. Un système de clapet permet à l’huile de passer d’un côté à l’autre du bras dans ce circuit fermé. Les cylindres gauche et droit sont reliés avec un transfert d’huile selon l’inclinaison et absorbent les chocs jusqu’à 20% de l’amortissement. Les 80% restants sont assurés par le cylindre central. Le 350D est le premier modèle de Quadro Technologie. Depuis juillet, le 350S est venu le remplacer en attendant le quatre roues l’année prochaine. Succès plus que mérité pour le 350S qui permet à Quadro de plus que doubler ses ventes en juillet 2013 par rapport à 2012.

Peugeot est le dernier arrivé avec son Méetropolis. Depuis le 2 mai, date de sortie officielle du trois roues français, un peu moins de 200 véhicules, 181 exactement, ont été immatriculés et plus de 800 sont en commande, 814 exactement. La production a du mal à suivre le rythme des commandes, apparemment. L’enjeu est de taille pour la marque au lion. La réussite et le succès du Metropolis garantiront la survie de Peugeot Scooters.

Avenir

Yamaha a récemment dévoilé un concept de trois roues. Les images montrent que le concept est en bonne voie. Chez Bmw, le trois est observé. Honda et Suzuki n’ont rien dévoilé de leurs projets.

Le trois roues n’en est encore qu’à ses débuts et une offre plus large, avec des marques différentes ne peut que profiter aux utilisateurs, même si pour le moment Piaggio offre toute une gamme quand Peugeot Scooters et Quadro Technologie n’offrent qu’un seul modèle chacun.

Le deux roues de demain aura trois et même quatre roues. A nous de nous adapter et d’intégrer cette nouvelle vision. La diversité sera le renouveau du deux roues.