Epoqu’auto 2021, 42ème : pleins phares sur Simca
vendredi 1er octobre 2021 , par
Pour les collectionneurs et les passionnés, Simca c’est avant tout une affaire d’affection, un souvenir qui remonte à l’enfance. Simca c’est la voiture populaire par essence.
Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile : Simca, histoire
Dans toutes les familles, il y avait toujours un proche, qui était propriétaire d’une Simca : un père, un oncle, un grand-père, un grand frère... Et puis, il y avait un parfum spécial dans une voiture Simca. Les gens qui viennent nous voir sur les salons nous le disent. On est vraiment dans « la madeleine de Proust » ; on retrouve des odeurs que l’on connaissait étant enfant, rappelle Patrick Conjard, Président du Club Simca France. Ce club, qui fête ses 40 ans en 2021, rassemble aujourd’hui 620 adhérents et quelque 2.000 véhicules répartis dans toute la France.
Simca - Fiat
Ce patrimoine raconte 50 ans d’une histoire débutée en 1934, lorsqu’Henri-Théodore Pigozzi fonde la Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile (Simca). Cet italien, né à Turin en 1898, arrive en France dans les années vingt. D’abord ferrailleur, il se lance en 1926 dans la distribution des voitures de la marque Fiat dans l’Hexagone. Très entreprenant, il assemble bientôt, sous licence, les Fiat dans ses ateliers de Suresnes. Ainsi naissent les premières Fiat françaises, la 6 CV, qui reprend les contours de la populaire 508 Ballila, et la 11 CV, qui est en quelque sorte la version tricolore de la 518 Ardita.
Au milieu des années 30, le transalpin décide de passer à la vitesse supérieure et, après avoir fait l’acquisition des usines Donnet à Nanterre, qui bénéficient d’installations ultramodernes, il se lance dans la production. En 1935, les premières Simca-Fiat sortent des chaines de fabrication. Portées par leur caractère économique et leurs qualités techniques indiscutables (freins hydrauliques, un équipement très rare à l’époque, et caisses dépourvues de montant central pour les berlines, d’où une exceptionnelle accessibilité), les 6 CV rencontrent rapidement le succès. Un engouement que les 11 CV ne parviennent pas à susciter. Puis, en 1936, Henri-Théodore Pigozzi lance la Simca Cinq, équivalent français de la Fiat 500 Topolino. Véritable coup de génie de l’ingénieur Dante Giacosa, elle est considérée comme la première mini-voiture populaire construite en grande série dans l’histoire de l’automobile.
L’année suivante, Pigozzi présente la Simca 8, réplique de la nouvelle Fiat Ballila 1100. Pour favoriser le lancement de la voiture, il s’attaque à plusieurs records, dont celui des 10 000 kilomètres, que la Simca 8 parcourt à Montlhéry à 115 km/h de moyenne, pour une consommation inférieure à huit litres aux cent kilomètres.
Simca : indépendant et modèles emblématiques
Débarrassées du suffixe Fiat à partir de 1938, les voitures de Pigozzi adoptent leur propre style. C’est le cas en premier lieu du très beau coupé Huit, qui est la première voiture à arborer l’hirondelle comme emblème.
Au même moment, Amédée Gordini transforme les Simca pour la compétition et, dès 1939 un tank profilé sur la base d’une Huit remporte le classement à l’indice de performance des 24 Heures du Mans. Stoppée temporairement par la seconde guerre mondiale, la montée en puissance de Simca reprend dès la libération. Les Simca Cinq et 8 retrouvent les chaînes de Nanterre, bientôt accompagnées par la Simca Six, qui est présentée au salon de Paris de 1947. Mais c’est quatre ans plus tard que Simca frappe un très grand coup, avec le lancement de l’Aronde (Simca 9). Cette voiture de légende, qui reprend les fondamentaux de la Fiat 1400 a été développée de manière plus autonome que les précédentes Simca. Avec l’Aronde, Pigozzi prend son envol. Elle permettra même à Simca d’accéder, un temps, au rang de deuxième constructeur français.
De conception moderne, elle est également la première voiture de la marque à carrosserie autoportante. Conçue pour concurrencer la Peugeot 203, elle remplit sa mission avec succès, prenant place très vite dans le coeur des français. Au terme d’une belle longévité qui la conduit jusqu’en 1959, elle bat des records de ventes, puisque plus de 100 000 exemplaires sortent chaque année des chaines, avant qu’elle ne s’efface au profit de la P60.
En 1954, Simca a mis la main sur la filiale française de Ford et sur son usine ultramoderne de Poissy. Celle-ci va permettre de renforcer le potentiel industriel de Simca. Un nouvel outil de production qui devient même le site de production majeur de Simca, l’usine de Nanterre étant cédée à Citroën en 1961. Outre l’usine de Poissy, Simca a récupéré dans la corbeille de la mariée la nouvelle gamme de vedette 55 qui est aussitôt commercialisée sous l’appellation Simca Vedette. Il s’agit de la Versailles et ses dérivés : Trianon, Régence et Marly, le premier break français de luxe conçu à l’américaine, avant de céder la place à la génération Chambord/Beaulieu, toujours articulée autour du moteur V8 Ford « latéral ». Enfin en 1957 Simca sort l’Ariane, voiture à la fois économique et habitable, coup de génie de Pigozzi pour faire face aux répercussions de la crise de Suez. Née du croisement entre la caisse « déchromée » de la Versailles et le moteur quatre cylindres de l’Aronde, cette voiture familiale rencontrera un grand succès et sera privilégiée par les compagnies de taxis, dont la célèbre G7, (absorbée en 1960 par Simca).
Simca : des coups d’éclats mais déclin inexorable
La période ’60 est alors marquée par un lent déclin de la marque. Chrysler prend dans un premier temps 15 % des actions de Poissy, avant d’obtenir la majorité en 1963. Néanmoins, Simca marque encore des points et frappe même un grand coup en lançant la Simca 1000 en 1961. Cette formidable petite voiture populaire, portée par un quatre cylindres cinq paliers disposé en porte-àfaux arrière, s’assure rapidement une place de choix sur le marché. Renault imitera Simca avec sa R8. Près de deux millions d’exemplaires sont diffusés en 17 ans. Des coupés Bertone aux lignes séduisantes et des berlines sportives, comme la 1000 Spécial au moteur de 1118 cm3, puis la Rallye 2, une bombe de 82 ch capable d’atteindre les 170 km/h, écrivent quelques-unes des plus belles pages de la marque.
À partir de 1963, Simca produit également deux berlines à la ligne latine, les 1300 et 1500, qui sont suivies en 1966 de leurs évolutions 1301 et 1501.
En 1967, enfin, Simca sort un dernier modèle qui sera un véritable coup de maître. Première voiture à traction avant du constructeur français, la Simca 1100 dispose d’un moteur placé
en position transversale et d’un hayon arrière. Cette superbe berline deux volumes à la remarquable tenue
de route rencontre immédiatement un grand succès commercial.
La fin de l’aventure est pourtant proche.
En 1970, Chrysler qui possède la quasi-totalité du capital de l’entreprise, rebaptise Simca en Chrysler France. Un dernier modèle majeur est mis sur le marché en 1976. Il s’agit de la limousine « C6 » alias 1307 et 1308 (voiture de l’année en 1976) dont les qualités unanimement reconnues, ne compenseront pas l’absence de moteur diesel en cette période secouée par deux chocs pétroliers. Peugeot mettra la main sur Chrysler France à l’été 1978, mais la marque est déjà bien malade. La Samba, petite soeur de la 104 de Peugeot, les Tagora, Solara et Horizon ne parviendront pas à s’imposer et la résurrection tentée de la marque Talbot sera un échec. L’histoire prend fin en 1986, laissant derrière elle de merveilleux souvenirs aux amoureux de la marque. Mais aussi aux Français.
Simca : le plateau
Le plateau Simca, qui totalise près de 70 véhicules, se dessinera en trois parties : un plateau principal consacré à la production qui couvrira toutes les époques, de la Simca-Fiat 6cv à la la Simca Cinq en passant par la Simca-Fiat 11cv ou encore la Samba, avec 32 véhicules, un plateau rare dans le dôme, avec une dizaine de véhicules, parmi lesquels on trouvera des exemplaires uniques et exceptionnels, comme la Simca 8 Césure, une P60 Bacalan ou encore une P60 StationWagon australienne, seule exemplaire connu en France. Elles côtoieront une Matra Simca 670, rappelant la collaboration entre les deux constructeurs et les victoires au Mans en 1972, 1973 et 1974, avec trois pilotes de légende Pescarolo, Hill et Larousse.
Une Talbot Sunbeam Lotus Proto complétera ce plateau. la galerie accueillera les autos plus sportives, à commencer par la gamme complète des Simca 1000, de la Rallye à la Rallye 3 en passant par la 1000 Basty. Seront également présentée Bagheera, Murena, CG dont une rare barquette CG 548 ainsi que des autos plus luxueuses comme la Simca 8 Sport ou le cabriolet Week-End.
Un ensemble de modèles sera enfin présenté sur le plateau des véhicules utilitaires comme une très belle Intendante, la gamme des camions Cargo, Marmon et Unic, ainsi que les tracteurs Pony et Someca, issus de la branche agricole de Simca.
Epoqu’auto pratique
Le salon Epoqu’auto a lieu du 05 au 07 novembre 2021, à Eurexpo, de Lyon-Chassieu.
Horaires
Vendredi 5 novembre 2021 de 9h00 à 21h00
Samedi 6 novembre 2021 de 9h00 à 19h00
Dimanche 7 novembre 2021 de 9h00 à 18h00
Tarifs
Les billets achetés pour l’édition 2020 restent valables pour l’édition 2021.
- Adultes : fortement recommandé cette année, 14 € sur epoquauto.com jusqu’au 5 novembre à 9h00, ou 15 € sur place
- Étudiants : sur présentation en caisse de la carte d’étudiant valable pour l’année 2021/2022 : 11 €
- Conditions tarifaires spéciales pour les groupes à partir de 15 personnes (conditions à définir avec les organisateurs par mail
- Enfants de moins de 12 ans : gratuit
- Visiteurs munis d’une carte d’invalidité : 11 €
- Visiteurs en fauteuil roulant : gratuit (accompagnateur 11 € si sa présence est mentionnée sur la carte d’invalidité)
- Garderie : les deux premières heures sont gratuites, puis 10 € / heure. Ouverture le samedi à partir de 11h00 et le dimanche dès 10h00.
Parking
P4 gratuit pour les véhicules de collection (de plus de 30 ans)
Autres véhicules : 9 € à la journée
Parking gratuit pour les motos
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