Traversée de Paris Estivale 2021 : le bonheur de se retrouver

vendredi 30 juillet 2021 , par Christian

Cette année, la Traversée Estivale de Paris 2021 revêt un caractère particulier. La première raison est qu’avec cette 14ème édition, la Traversée Estivale de Paris 2021 démontre qu’elle fait partie maintenant des rendez-vous incontournables des anciennes et anciens. A l’échelle humaine, l’entrée dans l’adolescence augure d’un âge adulte encore plus merveilleux encore. La seconde raison est que c’est la première Traversée Estivale de Paris post-covid. Il y avait donc de la part des participants comme des spectateurs comme une envie forte de se retrouver, de se revoir, de partager.

Avec le covid, les organisateurs ont repensé la Traversée Estivale de Paris mais ils ont heureusement conservé l’essentiel, c’est-à-dire une balade plaisir à travers Paris ! L’occasion unique de découvrir et redécouvrir le patrimoine roulant et bruyant défilant aux pieds du patrimoine immobile et silencieux. Ces univers que tout oppose se rejoignent pourtant le temps d’une Traversée, pour le plus grand bonheur de tous.

Rendez-vous est donc pris dès 7h, ce dimanche 25 juillet, à l’esplanade de Vincennes. Protocole sanitaire oblige, les véhicules ne font que passer, le temps de satisfaire les contrôles administratifs et sanitaires. A 08h00, sur l’esplanade de Vincennes, un long ruban de véhicules serpente autour, avec de grands sourires sur les visages des participants.

Malgré le temps menaçant, à 8h, les amoureux de véhicules anciens ont répondu présent. 702 voitures, 85 motos ou cyclomoteurs, 16 vélos, 7 tracteurs, 3 bus se sont inscrits pour cette rencontre historique du mobile et de l’immobile. Et comme toujours, l’ambiance est décontractée, ça rigole, prend des nouvelles, et aucun énervement dans cette file.

Comme les départs se font immédiatement après l’enregistrement, il n’y a pas foule de véhicules garés sur l’esplanade mais suffisamment pour que les organisateurs rappellent régulièrement le quota maximum de 50 personnes sur la place. Mais c’est ainsi avec les anciennes et les anciens, l’oreille et la vue ne sont plus très bonnes… Et puis, tout le monde bouge tout le temps, alors pour compter, pas facile.

Lomax 1980 d’Alain

La Lomax est un kit anglais sur base de 2CV Citroën. Créée en 1980 par David Low, cette société a créé un roadster tout ce qu’il y a de sympathique en supprimant la carrosserie métallique et en la remplaçant par une carrosserie plastique. Le châssis est également raccourci d’une soixantaine de cm.

A partir de ce moment, chacun est libre de personnaliser son véhicule comme il le souhaite. Alain a par exemple ajouté des feux chromés, une ligne d’échappement inox, complété le tableau de bord. Au niveau du moteur, Alain a ajouté un allumage électronique, histoire de fiabiliser les démarrages. Mais la Lomax est reconnaissable entre toutes par sa carrosserie et le bruit de son moteur de 2CV.

Alain est allé chercher sa Lomax dans le nord de l’Angleterre, ce qui explique les 2.400km parcourus et le volant à droite. Dans sa 2CV « naked » à carrosserie plastique, Alain va plus vite qu’une 2CV à carrosserie métal, mais en matière de 2CV, les performances sont toutes relatives…

La Lomax d’Alain est de 1980 et semble tout droit sortie du garage. Il l’a pourtant depuis 7 ans et parcourt de belles distances à son volant, Nîmes et le sud de la France, à son volant. Malgré l’absence d’une quatrième roue, Alain trouve que sa Lomax tient bien la route. Et on imagine sans mal le plaisir que cela doit être de rouler ainsi sur les petites routes, cheveux au vent, avec le moteur de 2CV qui ronronne tranquillement.

Ils sont ainsi une trentaine en France à entretenir le nom de Lomax. Et il faut un événement comme la Traversée pour nous en souvenir. Merci Alain pour ta passion.

Motoconfort U2C 1952 175cc de Pierre

Chez Motoconfort, le modèle de Pierre s’appelle U2C et chez Motobécane, il s’appelle Z2C. Ce sont les faces d’une même pièce. La marque Motoconfort a, en effet, été créée par Motobécane. La marque souhaitait lancer un nouveau modèle, la 175, mais craignant un échec et donc un mauvais retour d’image de marque, au moment où le modèle MB1 faisait le bonheur des utilisateurs, Motobécane trouva cette astuce : créer la marque Motoconfort pour commercialiser ce nouveau modèle. Pour la petite histoire, les prototypes utilisés pour les campagnes de promotion étaient les mêmes pour les deux marques. Côté gauche pour les Motobécane et côté droit pour les Motoconfort.

L’U2C de Pierre date de1952 et appartient à son beau-père. La moto attendait de finir en poussière au fond d’une grange, mais c’était sans compter sur Pierre. Comme il le dit lui-même, il passait sa main à travers le réservoir. A force de patience et de travail, au bout d’un an et demi, elle se retrouve dans l’état qu’elle est pour la Traversée. Pierre n’a eu que le temps de « fiabiliser » la moto pour qu’elle fasse la Traversée sans souci.

Tout n’est pas encore parfait mais entre la sortie de grange et l’état actuel, il n’y a pas photo !

Le bonheur et la fierté de Pierre posant devant la Motobécane U2C 1952 175cc, matching number, c’est-à-dire avec la carte grise d’origine, écrite à la main, qui plus est, fait chaud au coeur. Heureusement que des Pierre existent pour entretenir un patrimoine à la fois national et familial. Chapeau bas !

Les filets sur le réservoir ont été refaits à la main et le résultat de la restauration est tout simplement magnifique !

Motoconfort type U2C :

Monocylindre 4 temps refroidi par air - 174 cm3 (56 x 71 mm) - 8,5 ch/5 800 tr/min - Soupapes culbutées - Bloc moteur-boîte 4 rapports - Transmission par chaîne - Démarrage au kick - Cadre simple berceau dédoublé - Suspension av. télescopique, ar. coulissante - Freins à tambour av. 130 mm, ar. 150 mm - Roues 19" - Réservoir 13 l - 105 kg - 3,1 l/100 km - 110 km/h.

Tracteurs

Sans eux, une Traversée ne serait pas une Traversée. Ils étaient moins nombreux cette année. Avec seulement sept tracteurs, ils ont quand même créé l’attraction. Et c’est vrai que ces vénérables tracteurs traversant Paris ont quelque chose de surréaliste.
Ca cogne, ça fume, c’est inconfortable au possible mais ça fait plaisir de voir que ce patrimoine, réminiscence d’un monde agricole en pleine transformation, roulent encore et bien !

En parlant de confort, certains ont des paniers pour les passagers mais la plupart n’ont qu’un siège quand il y a. Sinon, les accompagnateurs se tiennent debout, à l’arrière.

Observatoire de Meudon

A midi, l’arrivée à l’Observatoire de Meudon est comme une délivrance, le but ultime, un saint Graal. Là, tout n’est que calme et volupté. Les moteurs se sont tus, les chevaux se reposent et les conducteurs et les passagers se restaurent. Les plaids et couvertures sont sortis, les paniers ouverts, les bouteilles débouchées, par familles, par groupes, tout le monde savoure l’instant. Sur la terrasse de l’Observatoire, le temps est suspendu, une bulle de bien-être et de bonheur simple vient de se créer. Et la pluie, par moments averse, n’arrive même pas à la percer.

Le bonheur de se retrouver est tout ce qui compte.

En ce dimanche, les équipages ont fait honneur au parcours des organisateurs. Place aux places pour cette édition 2021 !

Les places de Paris et le public ont accueilli les différents cortèges, place de la Nation, de la République, Blanche, Saint-Georges, de l’Opéra, Invalides… Sans compter les arrêts que ces anciennes et anciens improvisent, au gré de leurs humeurs. C’est aussi ça le charme des Traversées.

A tout instant, il se passe quelque chose. Vivement la prochaine dose de Traversée !