Téléphone au volant : sur-risque d’accident de 3
vendredi 14 octobre 2011 , par
L’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) en association avec l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) a mené une étude sur l’impact de l’usage du téléphone et des autres « distracteurs » sur la sécurité des usagers de la route.
Cette étude a été commandée par La Délégation à la sécurité et à la circulation routières et représente la compilation de la littérature scientifique mondiale sur le risque d’accident lié à l’usage du téléphone portable.
L’étude pose un regard nouveau sur les dangers de l’avenir que sont l’usage croissant d’autres « distracteurs », comme les systèmes embarqués et les écrans tactiles dont l’utilisation en circulation, pourtant interdite depuis 2008, perturbe l’attention du conducteur, menaçant gravement sa sécurité et celle des autres usagers de la route.
1 accident sur 10 lié au téléphone
En France, près d’un accident corporel de la route sur dix est associé à l’utilisation du téléphone au volant. Or, ceux qui téléphonent en conduisant ont très peu conscience du danger.
Les conducteurs sous-estiment très largement le risque qu’ils prennent en téléphonant au volant. Parce que le kit mains-libres n’est pas interdit, beaucoup s’imaginent que le danger réside dans la manipulation physique du téléphone, le fait même de le tenir en main, alors que la menace vient de la captation de son attention.
Près de la moitié des conducteurs téléphonent
En France, près de la moitié des conducteurs utilisent un téléphone en conduisant (portable ordinaire ou kit mains-libres). Les jeunes, les hommes, et les usagers de la route à titre professionnel sont ceux qui téléphonent le plus au volant.
Téléphone ou kit main-libres, même distraction
Le kit mains-libres et le mobile ordinaire entraînent quasiment le même niveau de distraction car téléphoner accapare l’attention du conducteur.
Au-delà de la mobilisation physique du conducteur (motrice et visuelle), téléphoner introduit une forte charge mentale supplémentaire et réduit gravement les ressources attentionnelles indispensables pour conduire. Converser au téléphone en conduisant provoque une perte d’attention à la route qui détermine l’essentiel du risque. Le conducteur qui téléphone est tout juste capable d’assurer en parallèle les tâches de conduite routinières, comme s’il se mettait en « pilotage automatique ».
Contrairement à un passager qui visualise la route en même temps que le conducteur et se tait lors d’un passage difficile ou une mauvaise manoeuvre, le correspondant en ligne continue la conversation et accapare l’attention du conducteur.
Analyse coûts / bénéfices d’une interdiction
Les rares tentatives d’analyse coûts/bénéfices d’une éventuelle interdiction du téléphone au volant sont nord-américaines. Peu probantes, elles ne sont pas en mesure de démontrer l’intérêt socio-économique d’une interdiction.
Les pays européens ont à ce jour pratiquement tous adopté la même position réglementaire à l’égard de l’utilisation du téléphone au volant : interdiction du téléphone tenu en main, tout en tolérant le kit mains-libres.
Deux pays ont fait des choix différents.
L’Espagne sanctionne aussi l’usage de l’oreillette. La Suède, elle, n’a pas légiféré sur l’usage du téléphone, considérant le conducteur capable d’appliquer les règles générales de prudence et d’attention. D’autres solutions que sanctions et répression sont en effet à évaluer.
Les nouveaux distracteurs
Les téléphones traditionnels ont peu à peu cédé la place à des appareils tactiles et visuels. La simple pratique du téléphone se double maintenant d’échanges de Sms, de consultation internet et de mails... que permettent les Smartphones.
Le pianotage devient la règle et le temps des manipulations sur écran s’allonge comme le temps passé à consulter l’écran. Ces usages nouveaux constituent une source de distraction encore plus dangereuse pour la sécurité routière. C’est pourquoi depuis 2008 le Code de la route interdit « de placer dans le champ de vision du conducteur d’un véhicule en circulation un appareil en fonctionnement doté d’un écran et ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation. » Cette infraction est punie d’une amende de 4ème classe.
Le Gps est pourtant toléré dans la mesure où la manipulation d’une carte papier est encore plus dangereuse.
Chiffres clés
En France
- 8 Français sur 10 sont équipés d’un « portable ».
- Près de la moitié des conducteurs utilisent un téléphone en conduisant.
- Le téléphone tenu à la main représenterait plus de 40% de l’utilisation du téléphone en conduisant.
- Téléphoner en conduisant multiplie par 3 les risques d’accidents.
- En 2009, près d’1 accident corporel de la route sur 10 pourrait être associé à
l’utilisation du téléphone en conduisant, soit plus de 7 230 accidents corporels. - En moyenne le nombre d’usagers dans la circulation qui, à un instant « T », utilisent un téléphone portable est estimé en France à 2,3% pour le téléphone tenu à la main et à 6% tous systèmes confondus (à la main et dispositif mains-libres).
- Les conducteurs de poids lourds utilisent davantage leur téléphone portable (3,9% à un instant « T » tous systèmes confondus) que les conducteurs de camionnettes (3,4%), eux-mêmes plus grands utilisateurs que les conducteurs de véhicules légers (2,1%).
- C’est l’article R. 412-6-1 du Code de la route qui interdit l’usage du téléphone au volant, avec trois conditions cumulatives. Il vous en coûtera 2 points et une amende de deuxième classe, 35€ :
au conducteur d’un véhicule
lorsqu’il circule
de tenir un téléphone en main.
A l’étranger
- Selon plusieurs études nord-américaines, le temps passé au téléphone augmente d’année en année. Ainsi pour un temps de conduite par jour et par conducteur de 60 minutes, 3,6 minutes sont passées au téléphone en 2009 contre 2 minutes au début de la décennie.
- Selon une étude danoise, 99% des conducteurs professionnels se servent d’un mobile en conduisant et pour près des 2/3 d’entre eux, ces appels téléphoniques sont de nature professionnelle.
- La durée des communications augmente avec le temps de conduite journalier des personnes. Selon une étude suédoise, le temps de communication est de 23 minutes pour les conducteurs de semi-remorques, 12 minutes pour un conducteur de camion de moyen fret et 7 minutes pour un particulier.
Le site de l’Inserm sur l’accidentologie liée au téléphone au volant
Le site de l’ Ifsttar
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