Interdistance : total respect

mardi 29 janvier 2013 , par Christian

La notion d’interdistance est souvent associée à celle de sécurité. A tel point qu’on parle plus souvent d’interdistance de sécurité, que d’interdistance tout court. La notion d’interdistance est équivalente à celle de distance de sécurité mais elle fait clairement apparaître l’implication de deux véhicules et de mouvement.

Pour comprendre cette notion, un exemple suffit. Si à l’arrêt entre deux scooters, une distance de quelques millimètres est acceptable et ne pose aucun souci, ces mêmes millimètres pour des scooters en mouvement commencent à poser question et si vous ajoutez une vitesse donnée, ces millimètres donnent froid dans le dos.

Distance réglementaire

L’interdistance est donc cette distance que vous devrez laisser entre vous et le véhicule qui vous précède pour pouvoir vous arrêter, sans l’emboutir.

Cette notion a même été reprise par l’article R. 412-12 du code de la route qui stipule que :
• « lorsque deux véhicules se suivent, le conducteur du second véhicule doit maintenir une distance de sécurité suffisante pour pouvoir éviter une collision en cas de ralentissement brusque ou d’arrêt subit du véhicule qui le précède. Cette distance est d’autant plus grande que la vitesse est élevée. Elle correspond à la distance parcourue par le véhicule pendant un délai d’au moins deux secondes. »
• « Hors agglomération, lorsque des véhicules ou des ensembles de véhicules, dont le poids total en charge dépasse les 3,5 tonnes ou dont la longueur excède 7 mètres, se suivent à la même vitesse, la distance de sécurité est d’au moins 50 mètres. »

Selon les statistiques de Bison Futé, 56,4 % des conducteurs ne respectent pas ces 2 secondes et 12,1 % sont même en dessous. Cette infraction est davantage commise sur les routes nationales et départementales que sur les autoroutes et à des vitesses comprises entre 80 et 120 km/h.

Freinage

Plus que la capacité d’accélération ou la vitesse en elle-même, la notion d’interdistance fait appel à la capacité de freinage. Rouler vite est une chose, freiner en est une autre et si de nos jours, la plupart des deux roues sont capables d’atteindre les vitesses réglementaires légales, 90, 110, 130 km/h, il n’est pas sûr qu’ils soient tous égaux face au freinage.

Entre une moto, sportive, capable de rouler à 200km/h et un scooter de 125cc, même sportif, la différence d’efficacité au freinage est flagrante.

Cette donnée est malheureusement oubliée par nombre de scootéristes, notamment lors des remontées de files. L’interdistance entre deux roues se suivant est réduite à la portion congrue et si le nombre d’accidents entre autos et deux roues est stable, celui des accidents entre deux roues augmente, faute de distance de sécurité.

La taille des disques, quand le deux roues n’est pas équipé de freins à tambour, leur nombre, le nombre de pistons de chacun des étriers, la panoplie est large pour différencier les véhicules qui n’ont pas tous les mêmes besoins de freinage, en temps normal. Pour des raisons de coût, il semble évident qu’équiper un deux roues du freinage maximum alors qu’il va croiser le plus souvent à 90-130km/h, avec une accélération… de sénateur n’a aucun sens. Les utilisateurs que nous sommes ne sont pas prêts de payer un véhicule pour son seul freinage.

Il est donc d’autant plus nécessaire de respecter la distance de sécurité que les deux roues ne freinent pas tous de la même façon. Nous serions tentés de dire qu’ils ne freinent pas tous aussi forts.

Recommandations

La distance de sécurité n’est pas qu’une notion théorique. Dans la pratique, elle se vit tous les jours. Il faut adapter sa vitesse, bien évidemment aux conditions du trafic mais également par rapport à son propre scooter.

Par temps normal, la distance minimale à conserver pour suivre un véhicule est :
• sur autoroute : la longueur de deux lignes d’une bande d’arrêt d’urgence (90 mètres) ;
• sur route : compter deux secondes entre le passage devant un repère fixe du véhicule qui précède et son propre passage devant ce même repère.

La distance d’arrêt d’un véhicule est pratiquement multipliée par deux sur sol humide.