Enquête Observatoire Sanef : comportements des conducteurs sur autoroute

En cette période de migration pour cause de vacances, l’Observatoire Sanef des Comportements sur autoroute a publié les résultats de son étude scientifique réalisée avec le concours du CETE Normandie Centre.

Méthodologie

Le groupe Sanef a choisi un secteur autoroutier qui présente un profil d’autoroute neutre sans particularités pouvant influer le comportement des automobilistes. L’A 13 au km 72, située en rase campagne dans le département de l’Eure, dans le sens Caen - Paris, a été choisie comme point d’observation car ce tronçon répondait aux critères de l’étude :

• une autoroute linéaire sans courbe à 3 voies en rase campagne ;
• un trafic moyen de 23 000 véhicules par jour et par sens de circulation, proche de la moyenne nationale ;
• une autoroute avec un trafic poids-lourds (PL) de 12 % (la moyenne nationale étant de 14%).

Indicateurs

Les indicateurs retenus comme marqueurs du comportement des conducteurs sont :

• l’occupation des voies :
  • la répartition du trafic sur une autoroute à 3 voies ;
  • les situations de non rabattements.
• l’usage du clignotant ;
• les dépassements par la droite ;
• les vitesses et les excès de vitesse ;
• les inter-distances.

Rappel

Au niveau national, l’autoroute est 5 fois plus sure que la route. Le nombre de tués y a été divisé par deux en 10 ans.

Sur le réseau Sanef, en 2012, le nombre de victimes est en baisse de 6%. Le nombre d’accidents mortels est passé de 36 à 30.

Vitesse

Les vitesses moyennes et les taux de dépassement de la limite règlementaire ont fait partie de l’étude car cela reste un sujet important. L’observatoire sanef permet de compléter les informations délivrées par l’ASFA (Association Française des Sociétés d’Autoroutes) qui réalise régulièrement des observations de même type.

Les résultats de la première étude de l’observatoire Sanef des comportements sur autoroute ont montré que la vitesse moyenne des véhicules légers s’établissait à 127 km/h. En 2013, ce chiffre reste inchangé, et marque ainsi l’absence de modification des comportements en matière de vitesse sur autoroute.

L’observatoire Sanef montre que la vitesse moyenne des véhicules s’établit à 127 km/h toutes voies confondues. Ce résultat se révèle légèrement supérieur aux mesures effectuées par l’ASFA pour les autoroutes concédées en France qui se situe à 120 km/h.

La connaissance de la position des radars fixes, le progrès des équipements embarqués, l’utilisation d’un régulateur de vitesse, d’un localisateur Gps qui signale les zones à risques et les dépassements de la vitesse autorisée peuvent en partie expliquer ces résultats.

Depuis 2002, l’ASFA a observé une baisse régulière des vitesses moyennes de 5 à 6 % sur les autoroutes concédées : c’est le résultat de la politique globale de sécurité routière menée par l’état avec la mise en place de dispositifs contrôle-sanction. en termes de sécurité routière, l’enjeu de la vitesse sur autoroute est moins fort qu’il y a 10 ans. En effet, en 2011, la vitesse excessive cause 1 accident mortel sur 10 alors que ce facteur était la cause d’un accident mortel sur 3 en 2002.

L’observatoire Sanef révèle un niveau d’infractions en légère hausse qui s’établit cette année à 39%, contre 37% en 2012. au niveau national, le taux de dépassement de la vitesse réglementaire de 130 km/h s’élève à 25% ces dernières années alors qu’il était de 50 % en 2002 (source ASFA). À noter que 3 % des automobilistes circulent même à une vitesse supérieure à 150 km/h.

Utilisation des clignotants

Partager l’autoroute, c’est non seulement respecter les distances de sécurité et rouler sur la voie de droite lorsqu’elle est libre, mais c’est aussi signaler aux autres conducteurs ses manœuvres de dépassement.

En 2012, l’observatoire Sanef permettait pour la première fois d’évaluer le nombre de conducteurs utilisant correctement le clignotant. Obligatoire, il est un élément de sécurité car il permet de signaler tout changement de file. Compte tenu des vitesses pratiquées sur autoroute, il est nécessaire pour assurer une meilleure sécurité. Pourtant, 2 conducteurs sur 3 ne signalent pas leur manœuvre de rabattement après avoir doublé, et cette proportion ne s’est pas améliorée en un an.

L’observatoire Sanef révèle un niveau d’infractions en légère hausse qui s’établit cette année à 39%, contre 37% en 2012. au niveau national, le taux de dépassement de la vitesse réglementaire de 130 km/h s’élève à 25% ces dernières années alors qu’il était de 50 % en 2002 (source ASFA). À noter que 3 % des automobilistes circulent même à une vitesse supérieure à 150 km/h.

Cet indicateur a été mesuré en situation de conduite au cœur du trafic autoroutier. II constate que les automobilistes utilisent un peu plus régulièrement le clignotant pour dépasser que pour se rabattre. Ainsi, ils sont toujours près de 2 conducteurs sur 3 à ne pas signaler leur manœuvre de rabattement.

A lire notre article sur le clignotant, Clignotants : du bon usage de l’avertisseur lumineux.

Occupation des voies

Alors que les conducteurs doivent rouler sur la voie de droite lorsque celle-ci est libre. L’observatoire Sanef fait apparaître une proportion de 36% de véhicules circulant sur la voie du milieu de manière abusive, soit plus d’1 conducteur sur 3 ! Cet indicateur recouvre les clients qui circulent sur la voie du milieu alors qu’ils peuvent se rabattre en toute sécurité. Ce chiffre n’a malheureusement pas évolué depuis 2012.

L’occupation de la voie centrale peut induire pour les autres conducteurs des comportements dangereux et des manœuvres de dépassement plus délicates. Déboîter sur deux voies présente des risques en raison des problèmes de visibilité et d’angles morts.

Le groupe Sanef a croisé les données avec l’indicateur qui mesure la part des conducteurs qui auraient pu rouler sur la voie de droite. Cet indicateur recouvre les clients qui circulent sur la voie du milieu alors que la distance qui les sépare du véhicule devant eux est suffisante pour se rabattre en toute sécurité. Ils sont ainsi 36 % à occuper de manière abusive la voie centrale, soit plus d’1 conducteur sur 3.

L’observatoire Sanef montre ainsi que le positionnement des véhicules sur une autoroute à 3 voies est très fréquemment inadapté. Ce phénomène est encore plus accentué la nuit.

Interdistances

Les conducteurs respectent les inter-distances s’ils laissent une distance d’au moins 2 secondes, soit une centaine de mètres, avec le véhicule qui les précède.

En 2012, l’observatoire avait révélé qu’1 conducteur sur 4 roulait trop près du véhicule le précédant. Si un événement imprévu survient devant ces conducteurs, il leur est quasiment impossible d’éviter l’accident. D’ailleurs, 1 accident mortel sur 2 sur autoroute implique plusieurs véhicules. en 2011, un accident mortel sur 6 était causé par un sur-accident (source ASFA).

Chantiers

49% des accidents impliquant des personnels autoroutiers surviennent lorsque les agents posent des balisages et qu’ils sont exposés à la circulation. Cela représente 136 accidents impliquant du personnel autoroutier sur les autoroutes françaises en 2012.

Afin de compléter l’observatoire Sanef “chantier” étudie deux situations différentes :

• un fourgon de patrouilleur arrêté sur la bande d’urgence.
• un chantier avec réduction de voie de droite et balisage.

L’arrêt d’un fourgon de patrouille sur la bande d’urgence n’entraine aucune obligation de réduire sa vitesse ni de changer de voie. Les conducteurs sont, dans la majorité des cas, avertis de la présence des équipes grâce aux panneaux lumineux et à la radio Sanef 107.7.

On constate que sans obligation réglementaire la moitié de nos clients change de voie et ralentit à l’approche de nos équipes. mais, ces résultats sont à tempérer :

• l’autre moitié reste sur la même voie ;
• 20% des VL roulent à plus de 130 km/h ;
• les distances de sécurité ne sont pas respectées par 27 % des chauffeurs poids-lourds.

En zone de chantier, la suppression d’une voie entraine une réduction de vitesse à 110 km/h sur une autoroute à 3 voies, au lieu des 130 km/h réglementaires en temps normal. Pourtant, 3 automobilistes sur 4 ne respectent pas la limitation de vitesse dans les zones de chantier.

Respect de la vitesse
 75 % des automobilistes roulent au dessus de 110 km/h ;
 44 % au dessus de 120 km/h ;
 14 % au dessus de 130 km/h.

D’autre part, les conducteurs sont avertis de la présence d’un chantier par une série de panneaux disposés en amont dont 2 signalant la réduction de voie à 600 m et 200 m.

Changement de voie
 1 conducteur sur 3 change de voie à moins de 200m du balisage, et c’est même le cas de 2 PL sur 3 ;
 1 conducteur sur 6 le fait à moins de 100 m, et c’est même le cas de 1 PL sur 4 ;
 3 % des véhicules changent de voie au début du balisage.

Ce comportement met en danger des agents à chaque pose de balisage (10 580 balisages en 2012). Plus la distance avec le début du balisage est courte, plus le déboitement est périlleux et peut s’avérer dangereux autant pour les clients que pour notre personnel en intervention. Pour éviter tout stress et danger, les conducteurs doivent anticiper leur déboitement dès le premier panneau avertissant de la tenue d’un chantier.

En zone de travaux, le non respect des distances de sécurité est amplifié :
 VL : 32 % des véhicules contre 23 % en temps normal (sans chantier) ;
 PL : 30 % contre 15 % en temps normal.

Conseils pour rouler en sécurité

Avant de partir

• Partir reposé sans déficit de sommeil.
• Prendre un repas léger et ne pas consommer d’alcool et de drogues.
• Vérifier que le traitement médical en cours soit compatible avec la conduite.
• Vérifier l’état du véhicule.
• Vérifier l’arrimage du chargement (coffres de toit, caravane, remorques...).
• Vérifier les conditions de circulation et les prévisions de trafic.

Durant le trajet

• Faire une pause dès les premiers signes de fatigue, le conducteur rencontre une aire aménagée toutes les 10 minutes sur autoroute.
• Adapter la vitesse au trafic et aux conditions météo
• Respecter une distance de sécurité suffisante avec le véhicule qui précède (2 secondes minimum)
• Signaler les manœuvres de dépassement.
• Se rabattre dès qu’on a fini de doubler.
• Ne pas circuler sur la bande d’urgence en cas de bouchon.