Sécurité routière : pression tous azimuts
lundi 9 mai 2011 , par
Après les mauvais chiffres de la sécurité routière en avril, le gouvernement n’a pas tardé à réagir. C’est François Fillon lui-même qui prend les choses en main. Il a convoqué en urgence un Comité Interministériel de sécurité routière.
Il précipite les choses puisque Michèle Merli avait dans un premier temps parlé d’un tel comité pour fin mai ou mi-juin.
Si aucune information ne filtre sur les décisions qui seront prises plusieurs axes de travail sont d’ores et déjà inscrits à l’ordre du jour.
Outre l’installation de nouveaux radars, l’un de ces axes pourrait concerner l’usage du téléphone portable au volant qui, selon une étude rendue publique vendredi, est associé à près d’un accident corporel sur dix, que le conducteur utilise ou non un kit mains-libres.
Sans se prononcer sur l’interdiction de ce kit mains-libres, l’étude souligne qu’il "pourrait convenir de faire évoluer la législation". Actuellement, le code de la route interdit de conduire avec un téléphone portable à la main, mais pas avec des oreillettes et en kit mains-libres.
Un autre axe a l’étude est la possibilité d’abaisser de 0,5 g à 0,2 g le seuil légal d’alcool dans le sang pour les conducteurs, notamment les 18-25 ans. Le Parisien s’en est fait l’écho. Ceci a été accueilli avec la plus extrême réserve par les associations, selon qui la législation actuelle est déjà insuffisamment respectée faute de contrôles.
Troisième axe envisageable, une pression accrue sur les pilotes de deux-roues et les piétons. Le bilan 2010 en Ile-de-France a montré la vulnérabilité de ces deux populations en ville. Elles ont respectivement représenté 37% (pour 17% du trafic d’Ile-de-France) et 46,7% des tués dans l’agglomération parisienne. Les piétons sont eux-même "responsables de 52,6% des accidents corporels par le non-respect des règles du Code de la Route", selon ce bilan.
Sans augurer des décisions qui seront prises, les deux roues sont encore une fois clairement désignés comme facteur de risque. Même si les deux roues sont seuls responsables dans 40% des cas d’accidents, il reste encore 60% des cas pour lesquels, le deux roues subit l’inattention des autres usagers. S’en prendre ainsi aux deux roues, c’est utiliser un remède qui ne guérirait que les symptômes et non la maladie elle-même.
Mais la politique du chiffre est là et très forte et les deux roues vont devoir courber l’échine en attendant de meilleurs jours.
Encore une année à tenir.
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