Peage urbain : scooters et motos gratuits, pour le moment

vendredi 29 juin 2007 , par Ouarese

La récente conférence des ministres des transports à Sofia et qui s’appellera désormais Forum International des Transports (FIT) a permis de mettre en évidence les coûts exorbitants des difficultés de déplacement en tous genres, que ce soit terrestre, maritime ou aérien, de l’ordre de 1% du Pib.

Les encombrements sont tels que déplacer le problème ne suffit plus. Il faut raisonner dans la globalité. A l’exemple du port de Rotterdam où les temps d’attente des camions pour décharger sont passés de 4 heures à 30mn ! Ce gain de temps repose sur un péage d’accès ainsi qu’un mode de gestion très serrée des horaires d’enlèvement des conteneurs faisant appel à des téléphones mobiles.

Mais cela nous permet de faire le point sur le péage urbain qui a été abordé à cette conférence et dont nous avons brièvement parlé à propos de la congestion tax britannique.

Pionnier

Ce sont les norvégiens qui ont inventé la notion de péage pour l’utilisation de certaines routes. C’était en 1930 pour financer un pont à construire. Depuis cette date, les usagers participent aux infrastructures qu’ils utilisent en les finançant par des péages. L’accès aux centres de Bergen et d’Oslo est toujours soumis à taxe alors que la ville de Trondheim, elle, y a renoncé car les infrastructures sont désormais amorties.

Oslo

Où le péage a été introduit en 1990 pour financer les infrastructures routières et les transports en commun. La zone à péage couvre 40km2 et coûte 2€ mais il est gratuit pour les deux roues motorisés. Pour encore plus fluidifier le trafic, un tunnel de 2km passe sous le centre ville.

Et suiveurs

Londres

Par un ensemble impressionnant de caméras, les autorités locales arrivent à couvrir les presque 40km2 avec une efficacité redoutable. Le péage urbain est en place depuis 2003 et n’a cessé de s’améliorer au grand dam des commerçants. Il en coûte 12€ pour traverser la ville et les deux roues sont exonérés.

Du moins pour le moment.

A noter que le maillage des caméras fait qu’un Londonien se rendant à son travail est vu une dizaine de fois minimum, sans parler des caméras installées dans le métro (6 000). La Grande Bretagne envisage d’étendre ce réseau à tout le territoire et contrairement à la France, les fichiers outre-Manche sont interconnectés. A partir du numéro de plaque d’immatriculation, les forces de l’ordre peuvent pratiquement tout savoir d’un conducteur.

Rome

Pour protéger son centre historique, Rome a mis en place une autorisation spéciale qui en réserve l’accès aux résidants. Géré par lecture vidéo, le système permet également le stationnement, moyennant un forfait d’environ 350€ par an.

Singapour

C’est en 1975 que Singapour a adopté le péage urbain. En 1991, la circulation a baissé de 45 % au profit de transports collectifs adaptés aux besoins. Ce péage a été modernisé en 1998 et sa tarification varie en fonction de la densité de circulation.

Suède

La Suède a testé le péage urbain sur une période de 6 mois. Seuls étaient exonérés de cette taxe les bus, taxis, véhicules à propulsion hybride et véhicules électriques ainsi que les véhicules immatriculés à l’étranger.

A l’issue de cette période, un référendum a fait ressortir que 53% des personnes interrogées étaient favorable au péage urbain.

Paris et d’autres villes sont attentives à ces péages urbains. Décongestionner les villes est certainement une bonne initiative mais il faut aussi développer des transports de substitution. Par transport de substitution, il faut entendre tous types de transport moins polluants et le scooter en fait partie même s’il n’est pas encore parfait, voir nos articles "Pollution auto-moto : le match" et "Pollution et normes euros".

Mais il fait économiser du temps et réduit les temps de transport et donc la pollution.