Histoire de Mobylette : restauration - transmission, à Motors and Soul 2019

vendredi 20 septembre 2019 , par Christian

C’est une histoire qui commence classiquement. A l’occasion d’une succession, Caroline, la maman d’Emilie, la conductrice, a retrouvé une Mobylette et une moto dans une grange. L’oncle qui avait acheté ces deux machines les avait entièrement démontées. Pour la moto, il s’agit d’un Gilet Herstal de 1947 et la Mobylette, une grise AU48 de 1962. La Gilet Herstal est plus abimée.

La Mob était exactement dans l’état actuel, avec un peu de corrosion dû au temps. Méticuleux, maniaque, l’oncle a entretenu sa Mob comme la prunelle de ses yeux. Ou alors, il roulait très peu. Dans la famille de Caroline, on n’a pas beaucoup de souvenirs de la période deux roues de l’oncle. On se souvient qu’il roulait avec les deux, moto et Mobylette mais c’est tout. Pas de souvenir de ce qu’il comptait faire après les avoir démontées.

Pour Pierre, il est hors de question de revendre les deux machines. Elles font partie de l’héritage, de l’histoire de la famille et l’idée lui vient de présenter la mobylette pour Motors and Soul. Grâce à ses connaissances et le bon état général, la restauration est relativement rapidement menée. Thierry Leraud, de la vie de la moto, présente Mecanic Vintage 27 et Pierre suit les conseils avisés de Laurent Berche pour le lustrage du cadre et de la peinture. Il récupère un robinet d’essence de l’époque après bien des recherches. Il règlera la somme de… 40€. Les pneus sont le plus approchant de ceux de l’époque. Il reste les deux boulons maintenant le réservoir d’essence en place qui ne sont pas d’époque mais Pierre les changera dès qu’il le pourra.

Pour cette première restauration, Pierre respecte les règles de l’art et la Mobylette est « dans son jus ». Elle conserve la patine du temps et la restauration n’est pas une transformation.

Actuellement, un souci de bobine qui est également d’époque, fait que, dès que le moteur chauffe, la Mobylette cale, mais ce n’est pas systématique. Une piste est que le vernis qui sert d’isolant sur le fil de cuivre est craqué par endroit et n’isole plus assez.

Pour en arriver à cette conclusion, un technicien de Yamaha, spécialisé en moto de circuit, est même intervenu avec un genre de pince qui a permis de voir où se situait le souci. Pierre nous parle de cette anecdote avec une certaine fierté. Et surtout, ça lui a permis de constater qu’un vrai réseau de solidarité s’est mis en place pour redonner vie à sa Mob. C’est la sienne et quand il a parcouru les premiers mètres à son guidon dans son village, il était certainement le plus heureux des hommes ! Il lui manque une sacoche, si vous en avez une, Pierre sera heureux de compléter sa Mobylette. Actuellement, sa voiture dort dans la rue et la Mobylette dans le garage !

Cette histoire de Mob pourrait s’arrêter ainsi mais non, elle se poursuit. Emilie, qui n’avait jamais conduit de deux roues, s’y est mise, le matin de Motors and Soul. Son apprentissage de la conduite, elle l’a commencé sur l’herbe et les allées du château de Neuville. Au fil des minutes, l’aisance est arrivée et surtout, elle y a pris goût. La Mob de a non seulement traversé le temps mais également les générations. Ce sera donc la troisième à apprécier Mobylette AU48 de 1962. La transmission s’est fait

Quand on demande à Pierre pourquoi il conserve la Mob, il n’y a qu’à voir comment la famille est heureuse et fière de montrer la Mobylette. La fierté, elle provient aussi du fait que pour une première restauration et une première participation à un concours, la Mobylette a remporté le second prix du public et le troisième prix du jury ! L’annonce des résultats a été un moment intense pour toute la famille.

Cette histoire de Mob pourrait s’arrêter ainsi mais non, elle se poursuit. La restauration a été commencé par Pierre mais toute la famille s’est vite prise au jeu. La participation à Motors and Soul avait commencé comme un défi et un pied-de-nez et les jours passant, le petit jeu s’est transformé en engouement collectif. En restaurant la Mob familiale, une vocation est née. Et toute la famille est partie prenante. Pierre recherche maintenant un autre véhicule à restaurer. Après la Gilet Herstal. Il envisageait un autre deux roues mais l’inconvénient est que toute la famille ne pourra en profiter en même temps, sauf à envisager un side-car. Une Ford de 1952 lui est passée sous le nez et il reste à l’affut.

Pour 2020, le projet ? Revenir à M&S, avec peut-être deux véhicules. Un beau projet !!!!

Mais chut… ce sera la surprise.

De là où il se trouve l’oncle doit bien sourire. Sa Mob a traversé le temps et toute une famille et elle continue son histoire. L’oncle n’avait certainement pas pensé qu’un jour, sa Mob ferait rimer restauration avec transmission.

Crédit photos : Pierre Kress - Stéphane