Deux roues motorisés : enquête 2012 sur l’utilisation

L’enquête sur le parc deux roues motorisés s’est intéressé également à l’usage et la pratique du deux roues. Les informations recueillies permettent de constater que l’âge influe sur le type de deux roues utilisé ainsi que sur le kilométrage parcouru.

Les moins 25 ans à cyclomoteurs

Les conducteurs âgés de moins de 25 ans représentent 16 % des conducteurs principaux de deux-roues, véhicules qu’ils conduisent aussi bien pour leurs loisirs que pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études.

Ce sont pour l’essentiel des cyclomotoristes, 85 %. Sept conducteurs sur dix sont élèves, apprentis ou étudiants, et un sur quatre est une conductrice. Les trois quarts utilisent leur deux-roues pour les déplacements domicile-travail ou domicile-études.

Parmi ceux-ci, un conducteur sur deux utilise son véhicule tous les jours ou presque. Près des trois quarts ne disposent pas de voiture par ailleurs.

Le deux roues remplit son rôle social et il faut se réjouir que la France ait maintenu la limite d’âge à 16 ans pour conduire les cyclomoteurs. Le cyclomoteur est le passage obligé pour la socialisaiton. Près de la moitié des cyclomotoristes âgés de 25 ans ou plus sont ouvriers, retraités ou chômeurs.

Les plus 25 ans à motos

Un motocycliste est âgé en moyenne de 46 ans, et un sur deux a plus de 47 ans. En moyenne, les motocyclistes ont commencé à conduire un deux-roues à 26 ans ; peu commencent après 47 ans. Les motocyclistes âgés de 25 ans ou plus utilisent leur moto d’abord pour les loisirs, puis pour aller au travail. Près des deux tiers s’en servent pour les déplacements domicile-travail. Dans ce dernier cas, un conducteur sur trois utilise son véhicule tous les jours ou presque.

Les conducteurs âgés de 25 ans ou plus sont employés (29 %), cadres (20 %), ouvriers (15 %), retraités (12 %), artisans, commerçants ou chefs d’entreprise (10 %).
La proportion des ouvriers, retraités ou chômeurs, âgés de 25 ans ou plus, est inférieure à 30% parmi les motocyclistes.

Femmes – profil conducteur

A mesure que la cylindrée augmente, la part des femmes parmi les conducteurs de 2RM diminue.

Les femmes représentent 21% des cyclomotoristes de 25 ans ou plus et elles ne sont plus que 8 % parmi les motocyclistes âgés de 25 ans ou plus.

2 % seulement des conducteurs de motocyclettes de cylindrée supérieure à 750 cm3 sont des femmes. Près de 30 % des cyclomotoristes âgés de 25 ans ou plus vivent seuls, contre 18 % des motocyclistes. Plus de la moitié des cyclomotoristes âgés de 25 ans ou plus ne dispose pas de voiture, contre à peine 6 % des motocyclistes.

Domicile-travail ou Domicile-études

Les deux tiers des déplacements à motos ou à cyclomoteurs sont effectués pour des liaisons domicile-travail ou domicile-études.

A une grande majorité ; ceux qui se servent de leur véhicule pour se rendre sur le lieu de travail ou d’études déclarent ne pas pouvoir s’y rendre en transports en commun : seulement 7 % des motocyclistes, et 19 % des cyclomotoristes, peuvent aisément utiliser les transports en commun, sans augmenter significativement le temps de transport.

Ce constat masque une disparité géographique : dans les grands pôles (plus de 10 000 emplois), 42 % des conducteurs déclarent ne pas pouvoir se déplacer en transports en commun, contre 78 % sur le reste du territoire. L’usage du deux-roues semble donc pallier un manque de transports en commun, en particulier dans les couronnes des pôles urbains.

À l’opposé, parmi les conducteurs pouvant utiliser les transports en commun, plus des trois quarts des résidents des grands pôles affirment que ce serait difficile ou au prix d’un allongement significatif du temps de transport ; cette proportion est légèrement inférieure sur le reste du territoire (70 %).

Puissance

La puissance du deux-roues utilisé pour les trajets domicile-travail augmente avec la distance parcourue, passant de 22 km aller-retour pour les cyclomoteurs à 43 km pour les motos de plus de 750cc.

Les motos, moins utilisées pour les déplacements domicile-travail, le sont alors sur des distances plus longues, en substitution ponctuelle de la voiture.

Motos pour les loisirs

Près de neuf motos sur dix sont utilisées pour les loisirs, et une sur deux est principalement destinée à cet usage. Une moto sur quatre seulement sert principalement à se rendre à son travail, contre près de la moitié des cyclomoteurs. Une moto sur deux également est utilisée toute l’année mais uniquement en fonction des conditions météorologiques, et une sur quatre uniquement en période estivale.

Plus de la moitié des motocyclettes sont utilisées de un à trois jours par semaine ou seulement le week-end. Plus la cylindrée augmente, plus les motos sont utilisées pour les loisirs et les vacances. De ce fait, le kilométrage annuel moyen augmente avec la cylindrée : de 2 289 km pour les motos 125cc, il double pour les motos de plus de 750cc

De la même façon, la part de la circulation en ville diminue considérablement au
profit de la route et de l’autoroute.

L’âge détermine le kilométrage

Tous types de deux-roues confondus, un véhicule effectue en moyenne 3 031 km par an. Globalement, le kilométrage diminue avec l’âge. Ce sont les conducteurs âgés de 25 à 34 ans qui roulent le plus et les conducteurs âgés de 65 ans et plus, le moins.

Indépendamment des modes de transport utilisés, la mobilité est plus forte entre 35 et 44 ans, avec en moyenne 35 kilomètres et près de quatre déplacements quotidiens. Toutefois, dans cette tranche d’âge, le kilométrage effectué en deux-roues diminue légèrement par rapport aux classes d’âge voisines. Cette baisse est due à une moindre utilisation des motos, en particulier de celles ayant les plus fortes cylindrées, alors qu’au contraire les cyclomotoristes continuent à maintenir un kilométrage élevé.

Dans cette classe d’âge, le taux d’activité est élevé, et le conducteur a des enfants jeunes, ce qui lui laisse moins de facilités pour utiliser sa moto dans le cadre de ses loisirs. Inversement, les cyclomotoristes de cette tranche d’âge continuent à utiliser leur deux-roues pour se rendre au travail, puisqu’ils sont moins nombreux à posséder une voiture : le cyclomoteur est alors le principal ou le seul moyen de déplacement.
Enfin, les conducteurs principaux de « grosses » cylindrées continuent à beaucoup rouler après 45 ans. Deux motos de plus de 750cc sur trois étant principalement destinées à un usage de loisirs et de vacances, les conducteurs âgés de 65 ans et plus, majoritairement retraités mais toujours en forme, se remettent alors à conduire de manière soutenue ces véhicules, à l’inverse des autres conducteurs
de la même classe d’âge.

Conduite deux roues : risque d’être tué 27 fois fort

Les deux-roues motorisés représentent environ 2 % de la circulation routière mais 33 % des conducteurs tués et 43 % des conducteurs blessés en 2011 (Observatoire national interministériel de la sécurité routière - ONISR, fichier des accidents, issus des bulletins d’analyse des accidents corporels - Baac). En 2011, pour un milliard de kilomètres parcourus, en moyenne 3,5 conducteurs sont tués en voiture contre 96 conducteurs de deux-roues  : le risque est 27 fois plus élevé en deux-roues.

Au cours des deux dernières années, un conducteur sur dix a déclaré avoir eu au moins un accident, qu’il s’agisse d’une simple glissade ou d’un accident ayant entraîné une admission à l’hôpital. Plus de la moitié de ces accidentés n’ont pas eu besoin de soins ou d’examens médicaux.
Parmi les conducteurs accidentés, 21 % ont été admis au moins une fois à l’hôpital pour moins de 24 heures, et 6 % pour plus de 24 heures. Ils représentent 1,4 % des conducteurs principaux de deux-roues sur un an, soit en moyenne 1,51 accident pour 100 conducteurs principaux de deux-roues et par an.

Accidentalité forte chez les cyclomotoristes, mortalité réduite

Sur un an, 9 % des cyclomotoristes déclarent au moins un accident, quelle que soit sa gravité, contre moins de 4 % des motocyclistes.
Alors que les cyclomoteurs n’assurent que le quart de la circulation en deux-roues, les cyclomotoristes représentent près de la moitié des accidentés admis à l’hôpital pour moins de 24 heures, et 55 % des accidentés admis pour plus de 24 heures.

Pour un million de kilomètres parcourus, 9,3 cyclomotoristes sont blessés – c’est-à-dire admis à l’hôpital pour plus ou moins de 24 heures – contre 2,8 motocyclistes (toutes cylindrées confondues). Cela représente un risque 3,3 fois plus élevé.

Le même type de constat est effectué à partir des statistiques issues du fichier national des accidents : pour un million de kilomètres parcourus, les risques d’être blessé apparaissent deux fois plus élevés en cyclomoteur, particulièrement en ville où 6,9 cyclomotoristes le sont, contre 3,6 motocyclistes.

Pour un milliard de kilomètres parcourus, le risque pour un conducteur de décéder est proche pour les deux types de véhicules : 93,5 cyclomotoristes sont tués, contre 96,4 motocyclistes. En 2011, parmi les seuls conducteurs, 212 cyclomotoristes et 709 motocyclistes ont été tués. Pour les motocyclistes, le risque par kilomètres parcourus est trois fois plus élevé sur route que sur autoroute (116 contre 39). Pour les cyclomotoristes, il est plus élevé en ville (109).

Classe des 14-24 ans, risques maximum

A cyclomoteur ou moto, les 14-24 ans sont les plus exposés aux risques d’accidents.

Parmi les victimes d’un accident entraînant une admission à l’hôpital, 37 % sont âgées de 14 à 24 ans, alors que cette classe d’âge rassemble 16 % des conducteurs et à peine 15 % des kilomètres parcourus en deux-roues.

Les cyclomotoristes âgés de 14 à 24 ans représentent un tiers des conducteurs accidentés admis à l’hôpital, pour quelque durée que ce soit. Le nombre de blessés en cyclomoteur par million de kilomètres parcourus varie du simple au double selon l’âge : de 6,0 blessés parmi les conducteurs âgés de 25 ans ou plus, il passe à 12,8 parmi ceux âgés de moins de 25 ans. Il en est de même pour les motocyclistes.

Par million de kilomètres parcourus, le nombre de blessés en moto varie de 2,7, parmi les conducteurs âgés de 25 ans ou plus, à 6,8 parmi ceux de moins de 25 ans.

L’enquête deux roues motorisés sur l’utilisation.