Scooters en Chine : copier-coller de Yamaha
jeudi 14 juin 2007 , par
Après Taiwan et ses fantômes, nous avons droit à la Chine et ses copies.
En effet, Yamaha, le célèbre fabricant japonais de deux roues a gagné un procès contre un autre fabricant deux roues, situé cette fois en Chine, Zhejiang Huatian. Cette société a poussé le piratage industriel à son paroxysme.
Que s’est-il passé que cette affaire ait remonté jusqu’à la Cour Suprême Populaire après 5 ans de procédures ?
En 2000, la société chinoise Zhejiang Huatian a créé et enregistré une société écran à la préfecture d’Ishikawa, au Japon. Curieusement, cette société employait les mêmes trois caractères que Yamaha en Chine : Ya Ma Ha.
Cette société écran japonaise a alors signé un accord de licence avec Zhejiang Huatian, lui permettant de lancer ses scooters en Chine sous ce nom.
Zhejiang Huatian est allé encore plus loin en utilisant le nom de « Yamaha » en anglais, cette fois, sur ses scooters.
Zhejiang Huatian a donc été condamné mardi dernier par la Cour Suprême Populaire, qui a attribué à Yamaha une indemnité jamais allouée ni égalée pour le moment, de 8.3 millions d’yuan (819 000€).
La plupart des cas de piratage se sont bornés à des produits de luxe, sacs et vêtements. Peu sont allés aussi loin que Zhejiang Huatian qui a purement et simplement repris une gamme complète et même le dépôt d’une marque.
La société Zhejiang Huatian, sur son site web, se dit le plus grand fabricant de deux roues et se targue de produire le scooter le plus luxueux depuis 1992. Cette société a même comme surnom de "père des scooters".
Quelle est la part de ces contrefaçons dans ses ventes ? Impossible de le savoir avec précision car en plus des scooters labellisés Yamaha, Zhejiang Huatian vend aussi toutes les pièces moteurs faites sous contrat, dans plus de 20 pays dont les l’Allemagne, l’Italie, les USA, le Vietnam, la Russie et UK.
Zhejiang Huatian a également au catalogue des scooters sous les noms Huatian, Jiaji et Feiling.
Yamaha a indiqué que les dommages ont été calculés sur la base des éléments versés aux pièces du procès.
En 2002, Yamaha avait déjà gagné 900 000 Yuan (88 000€) contre un autre fabricant de contrefaçon, qui avait pris un de ses moteurs comme modèle.
Mais les ennuis de Yamaha ne sont rien par rapport à ceux de Honda, premier, et de loin, copié en Chine.
En 2004, Honda avait obtenu une indemnité de 1.47 millions de Yuan (145 000€) de la part d’un fabricant de moteur pour usage abusif de son logo.
« Ce jugement est une décision importante. Nous espérons que notre procès sera une référence pour d’autres entreprises confrontées à des infractions semblables de marque déposée. "a dit Yamaha dans un communiqué.
Nous pouvons faire confiance aux pirates de tous pays. Ils vont certainement savoir "copier" le cas et éviter de le faire pour tout ce qui pourrait les "coller".
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