Salon Moto Légende 2012 : voyage dans le temps

lundi 19 novembre 2012 , par Patrick L.

Cette année, au Salon Moto Légende, Kawazaki était à l’honneur et impossible de ne pas remarquer les motos de la marque dès l’arrivée dans le hall principal. La couleur verte dominait largement.

Kawazaki

Ces motos ne diront certainement rien aux plus jeunes mais il y en avait beaucoup et beaucoup de monde pour les admirer. Les motos de compétition rivalisaient avec les motos de tous les jours, et chacun pouvait se remémorer un moment de son existence en les voyant. Les « Tu te souviens ? », « Ah, dis-donc, cette machine faisait fureur » s’entendaient devant les motos. Les connexions synaptiques fonctionnaient à plein régime et notre voyage dans le temps commençait bien. Comme toujours au salon, serions-nous tentés de dire. Il y a dans le ton des voix, les yeux, de l’enfant devant une vitrine de Noël.

Yamaha

Yamaha tenait également stand au salon. A côté de mythiques machines, Yamaha offrait le meilleur de la technologie, avec interactivité sur son site internet.

Christian Sarron se prêtait volontiers à la séance de dédicaces.

Occasions

Le salon Moto Légende inaugure cette année un espace occasion. Vous pouvez y trouver des raretés et d’autres un peu moins, à des tarifs tout de même accessibles.

Le salon est également un rendez-vous pour se fournir en pièces diverses, documentation. C’est un plaisir que de déambuler, chiner dans l’espace bourse. Découvertes et rencontres assurées.

Et il y avait tous les autres, des connus aux moins connus qui viennent au salon pour rencontrer, retrouver d’autres passionnés ou amateurs. Cette année, nous avons rencontré Raymond et le Rumi Club de France.

Majestic

C’est sur le stand de la Fédération Française des Véhicules d’Epoque que nous avons rencontré Raymond et sa Majestic.

« La Majestic apparaît en 1929. Le châssis est composé de deux longerons. Le moteur et le châssis sont cachés sous une carrosserie en tôle. La transmission se fait pas arbre. La direction utilise un moyeu central articulé par une rotule, le tout étant monté coulissant.

En 1930, Georges Roy passe un accord avec les Établissements Delachanal, producteur de Dollar, pour la fabrication de la Majestic. Peut-être trop en avance sur son temps, cette fabrication prendra fin en 1933, deux ans après le rachat de Dollar par Omnium Métallurgique et Industriel, propriétaire de Chaise.

Il n’y eut que 100 exemplaires construits, soit le nombre de pièces détachées réalisées pour la direction. » (Wikipedia).

Raymond nous précisera que Georges Roy fabriquait au départ des machines à coudre et que l’engouement des « motomobiles » l’amena à construire cette Majestic. Il nous précisera que selon l’accord, il devait toucher un pourcentage sur les ventes... qui ne se firent pas.

La Majestic présente au salon a été refaite à 90%. C’est la passion et la patience de Raymond qui ont produit la merveille qui est sous nos yeux. Il y a notamment l’articulation de la roue avant qui est un bijou d’originalité... et de fragilité. Le moyeu de la roue est soutenu par un axe qui, d’un côté, pivote sur le plan horizontal, pour la direction de la roue, et de l’autre côté, subit les contraintes verticales de la suspension. Quand Raymond a entrepris la restauration de sa Majestic, le longeron côté droit était complètement replié suite à une rupture de cette pièce.

Au niveau des compteurs, ceux-ci ne sont pas « coupés » car Raymond les a inséré dans un tableau de bord fabriqué sur mesure. En effet, le tableau de bord étant trop juste en largeur, Majestic n’avait rien trouvé d’autre que de les couper pour qu’il se touchent et puissent y prendre place. Faute de temps, Raymond n’a pu monter les freins, ni la transmission secondaire. Celle-ci pouvait être à chaîne ou cardan.

Nous resterions des heures à l’écouter nous raconter toutes les anecdotes concernant la Majestic.

Raymond, même sans freins ni transmission, nous n’avons qu’une chose à dire : « Chapeau bas, l’artiste ! ».

Rumi Club de France

Les scooters de la marque Rumi sont un peu comme le Graal du scooter. La petite fourmi (Formichino) est issue du croisement d’une entreprise d’hélices et de périscopes et du besoin de se déplacer au sortir de la seconde guerre mondiale, voir notre article sur l’histoire de Piaggio. Le Rumi Formichino commença sa carrière en 1954 à Bergame en Italie, et sa production s’arrêtera en 1960.

La particularité de ce Rumi Formichino est que la carrosserie en aluminium est fixée directement sur le moteur. C’est le moteur qui est donc porteur. Le réservoir est placé à l’avant derrière le phare. Le moteur est un bicylindre deux temps développant 6.5Cv à 6.000tr/min et son alimentation est assurée par un carburateur Dell’Orto de 15mm de diamètre. La transmission secondaire est assurée par une chaine. Avec un poids de 100kg, le Rumi Forichino ne consomme que 2.5l/100.

La technologie employée à l’époque est tout ce qu’il y a de courant de nos jours, c’est dire comme Rumi était en avance sur son temps. La rareté et la valeur des Rumi s’expliquent par les matériaux utilisés, les solutions techniques et le contingentement de l’époque pour leur introduction en France.

Rumi participa également au Bol d’Or en 1958 et sur le stand, le Rumi Fomichino qui courut la course est présent. Il faut imaginer un coureur couché sur le Rumi, sans vraiment de protection, avec ses petites roues et des freins en conséquence...

Les membres du Rumi Club de France sont intarissables sur la marque. Ils ont constitué au fil du temps, une bible qui recense et détaille les modèles.

Quelques pages manuscrites pour une page d’histoire.

Le salon Moto Légende, c’est toujours une rencontre entre des machines et des hommes, et ce qui les lient, ce qui nous lient, c’est la passion, la générosité.

Et l’édition 2012 a tenu toutes ses promesses. Cette année, en prime, nous avons eu droit à quelques animations supplémentaires qui ont agrémenté le salon, si besoin était.

A l’année prochaine !