L2V : souriez, vous êtes filmé

mercredi 17 novembre 2010 , par Arthur

L2V ? Qu’est-ce ? Il s’agit de Lecture Automatique des Plaques d’Immatriculation pour Lapi et de Vidéoprotection Verbalisation assistée par ordinateur pour 2V .

Tout a commencé il y a deux ans quand le ministère de l’intérieur a lancé un appel d’offre pour équiper les voitures de gendarmerie. Sur les cinq projets recensés, trois ont été retenus et c’est Narbonne qui a eu le mérite comme département test.

L’adjudant-chef Caumeilles, du peloton d’autoroute de Narbonne, a mené les essais avec le constructeur, Survision. Des différences de luminosité, de cadrage pour les poids lourds, la L2V fonctionne maintenant et peut zoomer sur un détail à plus de 750m. Les caméras de toit permettent une vision à 180°.

De quoi s’agit-il ?

Un véhicule de gendarmerie est équipé, bardé serait plus juste, de huit caméras, d’un terminal informatique embarqué (TIE), d’un lecteur automatique de plaques minéralogiques de jour comme de nuit (LAPI). Ces « lectures » se font de jour comme de nuit, grand soleil ou pluie, et quelque soit la vitesse du véhicule. Les informations recueillies sont ensuite croisées en temps réel avec des fichiers nationaux, avec le fichier des véhicules volés en France, en Espagne et au Portugal. Ce fichier est actualisé jusqu’à quatre fois par jour. L’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie devaient compléter la liste des pays.

Les performances sont au rendez-vous. L2V permet le traitement de 1 500 plaques en une heure. En une seule journée, la L2V traite 5 000 plaques, ce qui correspond au travail de trente gendarmes.

En 2011, 240 L2V seront déployés sur la France. A terme, les voitures seront banalisées. Les caméras seront dissimulées dans les rétroviseurs, les portières. Les motos sont également inscrites au programme.

Sur la vidéo, les « bips » des plaques photographiées se suivent à un rythme impressionnant dans un bruit de jeu électronique.

Avec un peu de retard, la France emboite le pas à la Grande Bretagne. Là-bas, le réseau de caméras est composé de 4 200 000 caméras dont 500 000 sont implantés à Londres et son centre. Les espaces publics, les rues du centre sont tous sous surveillances vidéo. Un déplacement dans cette zone fait que vous allez être filmé plus d’une centaine de fois par jour. De plus, la Cnil n’existant pas outre-Manche, les fichiers sont croisés et à partir d’une simple plaque d’immatriculation, rien de plus simple que de remonter jusqu’à un compte bancaire.

Heureusement, en France, le projet n’en est qu’à ces débuts. Mais il faudra rester vigilant.