Essai Ventys 660 : polyvalence électrique
mercredi 25 avril 2012 , par
Electric’City distribue les scooters Ventys. Ceux-ci existent en deux versions : 340 et 660. C’est le Ventys 660que nous avons essayé car il permet l’accès aux voies rapides.
Tour du propriétaire
De prime abord, le Ventys 660 fait costaud. Il fait même penser à un scooter thermique de profil. L’avant est assez massif pour un arrière plus fin. Entre les deux, la selle avec sa surpiqure blanche et son dosseret conducteur lui donnent un côté valorisant. Il en est de même pour le tablier qui est en partie recouvert d’insert façon alu. La selle a l’air assez épaisse pour garantir un confort optimum, elle est également assez haut perchée.
De plus près, les choses de gâtent un peu mais cela reste supportable. Quelques fils dépassent ici et là, quelques ajustements seraient à revoir. Rien de dramatique mais cela tranche avec la première impression. La base du Ventys 660 doit certainement servir à un thermique car la boite à gants de droite, la trappe à essence sont là mais ont été condamnées par une serrure dont nous n’avons pas la clé.
Le Ventys 660 dispose de deux béquilles et descendre le scooter de la centrale ne pose aucun souci. La béquille n’est pas très haute et le poids du Ventys 660 est contenu.
Au tableau de bord, les indications sont claires et fournissent le minimum indispensable. Rappels de clignotants droite et gauche séparés, un compteur de vitesse en miles et en kilomètres, un voltmètre, un voyant de plein phare, l’heure et un voyant de frein de stop, un totalisateur kilométrique.
Concernant le voltmètre, il ne faudra pas se fier à son affichage pour connaitre sa consommation électrique et l’autonomie restante. L’aiguille ne bouge pratiquement pas en utilisation. Ventys a la bonne idée de proposer un appareil qui vient se connecter sur le « Battery Management System », BMS, qui affichera l’autonomie restante en pourcentage. Cet appareil est beaucoup plus fiable.
Le compteur de vitesse affiche une indication totalement à l’opposé. L’aiguille arrive à se bloquer au-delà du 140 km/h ! Comme le Ventys 660 est appelé à circuler sur les voies rapides, l’absence d’indication constitue un handicap notamment à l’approche des radars fixes. Il faut se caler sur la vitesse des véhicules vous environnant, en espérant qu’ils ne roulent pas tous au-delà des vitesses autorisées. Ce défaut a été signalé à Electric’City qui nous signale avoir corrigé les nouveaux compteurs qui affichent désormais une vitesse "Gps".
Le coffre sous selle vous permettra de ranger un sac, pas trop gros. Et si comme nous, vous choisissez d’emporter le chargeur de batterie lors de vos déplacements, il faudra transporter votre sac sur le ponton. Heureusement, le tablier est pourvu d’un anneau accroche-sac.
Aux commodos, la particularité à signaler est que le Ventys 660 est doté de deux klaxons. L’un se commande au commodo gauche et correspond à la version "civilisé" de l’avertisseur sonore. Le second se déclenche au commodo droit et le volume sonore est légèrement plus puissant.
Essai routier
Suspensions
A la descente de la béquille centrale, quand sur d’autres scooters, les suspensions s’enfoncent sous le poids, sur le Ventys 660, rien de tout cela. D’une part parce que le scooter n’est pas très haut perché sur centrale et ne pèse que 150kg, et d’autre part, parce que la suspension est ferme. Le débattement des suspensions doit se mesurer sur quelques millimètres.
Lors de nos essais, la sécheresse des suspensions fait que le Ventys 660 devient vite inconfortable quand la chaussée se dégrade. Sur pavés, routes avec ornières, les moindres anfractuosités de la route sont directement transmises au conducteur et au pilote. La selle qui semblait promettre un confort optimum est vite dépassée par les évènements et ne filtrera pas grand chose. Il ne faudra pas hésiter à se lever pour éviter des massages impromptus de la colonne vertébrale. La traversée de la place de la Concorde s’est faite ainsi et heureusement que le Ventys 660 garde le cap malgré cette sécheresse de suspensions.
Moteur
Le Ventys 660 a deux facettes. A basse vitesse, jusqu’à 30km/h, il se montre lymphatique et « mou ». Aux démarrages, tous les scooters thermiques lui passent devant. Ce n’est donc pas avec le Ventys 660 que vous userez de la gomme aux démarrages.
Heureusement que passés les 30km/h, la poussée du moteur électrique se fait plus franche. Cette bonne présence du moteur permet au Ventys 660 de s’insérer dans la circulation urbaine sans constituer une gêne pour les autres usagers. C’est un gage de sécurité.
Que ce soit sur le périphérique ou l’autoroute, la remontée des files peut se faire car le Ventys 660 dispose d’assez de ressources pour suive le rythme des autres deux roues. Vous n’aurez pas de coup de klaxons ou d’accélérateurs hostiles dans votre dos. Au contaire. Ceux-ci, ou du moins les conducteurs, regardaient avec curiosité notre scooter. Nous avons même eu droit à des questions et des éloges admiratifs, le temps d’un feu, sur le silence du Ventys 660.
Autonomie
Nous avons parcouru 60 kilomètres avec le Ventys et il restait 10% de charge. Cela correspond à l’autonomie annoncée par le constructeur, soit 70 kilomètres. Avec une conduite plus coulée et sur route, les 100 kilomètres annoncés sont donc envisageables.
Il faudra quand même compter quatre à cinq heures pour recharger les batteries Lithium-Lifemnpo du Ventys 660.
Pneus
La monte d’origine est certainement le plus gros défaut du Ventys 660, notamment le pneu arrière. Sur pavé, et route mouillée, la moindre sollicitation un peu marquée du frein arrière entraine un dérapage de la roue. Là-aussi, nous avons eu droit à des commentaires admiratifs des deux roues qui nous suivaient, lors des remises en ligne du scooter. Avec de grosses poussées d’adrénaline, pour le conducteur.
Questionné sur le sujet, Electric’City, basé dans le sud de la France, nous a précisé que la monte d’origine est faite avec des pneus « été » et qu’il existe des pneus tous temps, plus à même d’affronter les aléas climatiques du nord. On dirait le remake d’un film connu...
Le conseil que nous pouvons donner est qu’il faut faire ce changement de pneus, même si vous êtes sur le sud de la France. La pluie n’est pas que l’apanage du nord.
Conclusion
Un Ventys 660 qui tient presque toutes ses promesses. La première concerne l’autonomie et sur ce point le Ventys 660 permet d’envisager des trajets domicile-trajet sans crainte de tomber en panne... de courant.
Son moteur, disponible et coupleux, vous ouvrira les axes rapides où le Ventys 660 se fondra dans le flot de la circulation avec une certaine aisance. Il faudra demander la monte de pneus tous temps pour éviter les mauvaises surprises.
Vendu à 5.490€, le Ventys 660 représente certes un budget à l’achat par rapport à un scooter thermique mais son coût d’utilisation minime en fait un scooter électrique polyvalent et une solution crédible quand le litre d’essence s’envole.
Post Scriptum
A l’heure où nous écrivons ces lignes, Electric ‘City nous informe que la recherche de la qualité est constante. Après le compteur qui a été revu, Electric’City propose en option un kit suspensions qui offre plus de confort. Dommage que ces améliorations restent des options, le Ventys 660 les mérite... en standard.