Sécurité routière en France : bilan 2010
lundi 2 janvier 2012 , par
L’ONISR (Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière) a livré son bilan annuel sur la sécurité routière 2010 en novembre dernier. Ce volumineux dossier de 338 pages dresse un constat détaillé de l’accidentalité en France métropolitaine et les départements d’outremer.
Tendance générale : du mieux
Le bilan 2010 est marqué par une baisse de tous les indicateurs par rapport à 2009 :
– 7 % pour le nombre d’accidents corporels,
–7,1 % pour le nombre de blessés dont –8,8 % pour le nombre de blessés hospitalisés et
– 6,6 % pour le nombre de personnes tuées.
L’analyse conjoncturelle montre que l’année 2010 a été marquée par une baisse régulière de la mortalité (à l’exception d’un très mauvais mois de juillet). Cette baisse a permis de passer sous la barre symbolique des 4 000 personnes tuées.
Ainsi, depuis 1972, la baisse de la mortalité a été de 77,9 %, le cumul des vies préservées atteignant 306000. De 2000 à 2010, cette baisse est de 51,1 %, le cumul des vies préservées depuis lors atteignant 26800.
Le coût économique de l’insécurité routière est de près de 23,4 milliards d’euros sur l’année, soit 1,3 % du PIB en 2010. Il a ainsi légèrement baissé en 2010 de 1,4 % (chapitre 1-2). Il reste lourd pour la société.
30 982 personnes sont décédées sur les routes de l’Union européenne (données provisoires), dont 12,9 % en France.
La France présente un taux de tués par million d’habitants de 67,7, un taux légèrement inférieur à la moyenne européenne. En 2009, la France se classait ainsi au onzième rang parmi les 27 États membres.
Les bons chiffres 2010 sont obtenus dans un volume de circulation (parcours en véhicules par milliards de kilomètres) en augmentation de 1,9 % sur le réseau routier national, l’année 2010 a vu la mortalité routière d’ensemble reprendre sa tendance à la baisse initiée en 1972 (– 6,6 % de 2009 à 2010).
Mortalité selon les catégories d’usagers
Ce bilan favorable, a contrario de l’année 2009, a été obtenu grâce à une baisse significative de la mortalité des deux-roues motorisés avec – 19,8 % dont – 20,7 % uniquement pour les motocyclettes soit 184 motocyclistes tués en moins par rapport à 2009. À 82 %, il s’agit de motocyclistes conduisant des motocyclettes de plus de 125 cm3.
La baisse de la mortalité pour les véhicules légers se maintient à –2 % comme en 2009 soit 43 usagers en véhicule léger en moins par rapport à 2009.
Par contre, la mortalité dans les accidents impliquant au moins un poids lourd a fortement augmenté. Avec 557 personnes tuées, elle représente une augmentation de 9,9 % soit 50 personnes tuées en plus par rapport à 2009. Cette augmentation est à mettre en relation avec la forte augmentation du volume de circulation des poids lourds en 2010 de 3,7 %.
Mortalité deux roues
Avec un total de tués de 952 personnes, les cyclomotoristes représentent 6.3% des tués. La catégorie cyclomotoriste connaît également une baisse significative du nombre de tués par rapport à 2009 avec une diminution de 17,1 %. La baisse est également sensible parmi les blessés puisque le nombre de blessés hospitalisés est en réduction de 15,1 % par rapport à 2009. La baisse du nombre d’usagers cyclomotoristes tués est de 46,1 % depuis 2000. Cette baisse est plus importante que celle des tués motocyclistes, mais néanmoins inférieure à celle des véhicules légers.
La catégorie des usagers motocyclistes (17,6 % des personnes tuées en 2010) est la catégorie d’usagers qui bénéficie en 2010 de la plus forte baisse du nombre de tués par rapport à 2009 avec une baisse de 20,7 %, soit 184 tués en moins. Depuis 2000, la tendance est à la baisse avec une diminution de 25,7 % du nombre de tués, mais cette diminution depuis dix ans est bien plus faible que celle des véhicules légers (– 60,4 %).
Mortalité selon la configuration des accidents
Parmi les 248 cyclomotoristes tués, le cyclomotoriste est heurté dans 44,1 % des cas par un véhicule léger, dans 9,3 % des cas par un poids lourd ou un véhicule de transport en commun et dans 7,7 % par un véhicule utilitaire.
Enfin parmi les 704 motocyclistes tués, le motocycliste est heurté dans 40,9 % des cas par un véhicule léger et 6,9 % par un véhicule utilitaire.
Parmi les 147 cyclistes tués, le cycliste est heurté dans 44,9 % des cas par un véhicule léger, dans 18,4 % des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 8,84 % par un véhicule utilitaire.
Parmi les 485 piétons tués, dans plus d’un cas sur deux (55,3 %), le piéton est heurté par un véhicule léger, dans 16,5 % des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 9,9 % par un véhicule utilitaire.
Vitesse
L’observation des dépassements de plus de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée, pour les motocyclettes, la part de dépassement était supérieure à 50 % avant 2001. Elle a été réduite de moitié en 2009 passant sous la barre des 25 %. Elle remonte à 26,2 % en 2010.
Pour les véhicules de tourisme, leur part était supérieure à 40 % il y a dix ans pour être ramenée à moins de 20 % en 2004. En 2010, elle tombe à 10 %.
Les très grands excès de vitesse (de plus de 50 km/h) sont passés sous la barre des 0,1 % en 2010 (0,07 %).
Si tous les conducteurs avaient au moins respecté les vitesses limites autorisées, il est possible d’estimer que 717 vies de plus auraient pu être préservées en 2010 (soit 18 % de l’ensemble de la mortalité routière).
Alcool
30,8 % des personnes tuées sur la route le sont dans un accident en présence d’alcool, c’est-à-dire où au moins un conducteur présentait un taux d’alcool supérieur au taux légal. Si aucun conducteur présumé responsable n’avait conduit avec un taux d’alcool positif, on estime que 1150 vies (28,8 %) auraient pu être préservées en 2010. Dans plus de 90 % (90,7 %) des accidents mortels impliquant un conducteur avec un taux d’alcool positif, ce taux est supérieur à 0,8 g/l et dans plus d’un cas sur deux, il est supérieur à 1,5 g/l (62,5 %). Plus de 90 % des accidents mortels en présence d’alcool concernent un conducteur alcoolisé homme (92 %).
En 2010, la proportion des conducteurs alcoolisés de la catégorie d’âge 18-24 ans dans les accidents mortels est de 24,3 %, et celle des 25-44 ans de 21,1 %. On remarque aussi la présence plus fréquente d’alcool chez les cyclomotoristes dans les accidents mortels les impliquant (33,3 %).
Répartition des accidents selon la catégorie d’usagers
Le tableau qui suit présente, pour chaque catégorie d’usagers tués, la mortalité selon le type d’accidents (accident sans usager tiers, collision avec un tiers ou multicollision) et la détaille pour les collisions avec un usager tiers.
Soulignons que ce tableau, en l’état, ne prend aucunement en considération la question de la mise en cause éventuelle de l’un ou l’autre des usagers impliqués dans la genèse de l’accident (responsabilité présumée). Il ne s’agit ici, du moins pour les collisions à deux, que de la répartition du bilan mortel entre les deux catégories d’usagers impliquées.
38,5 % des personnes tuées (1537) le sont dans un accident sans tiers. Dans 67,1 %, ils le sont dans un accident dans un véhicule léger seul, et dans 16,5 % dans un accident sur une motocyclette seule.
Parmi les 147 cyclistes tués, le cycliste est heurté dans 44,9 % des cas par un véhicule léger, dans 18,4 % des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 8,8 % par un VU.
Parmi les 248 cyclomotoristes tués, le cyclomotoriste est heurté dans 44,1 % des cas par une voiture de tourisme, dans 9,3 % des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 7,7 % par un VU.
Enfin parmi les 704 motocyclistes tués, le motocycliste est heurté dans 40,9 % des cas par une voiture de tourisme, 6,8 % par un VU.
Le rapport détaille l’accidentologie par régions, départements, période annuelle... Une vraie mine d’informations.
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