Scooters chinois : faut-il succomber à l’appel du prix ?
mardi 28 août 2007 , par
On en voit de plus en plus, sur le net, dans la rue, ils ne sont pas chers du tout. Qui ? Quoi ? Les scooters chinois. Mais que valent-ils ?
Masse de fabricants pour production de masse
La Chine représente un marché énorme et compte plus de 400 constructeurs de deux roues, tous engins confondus, qui produisent 17 millions de deux roues par an. Ces constructeurs alimentent le marché local mais ils ont aussi des vues sur le marché Européen qu’ils connaissent.
De fait, ils l’alimentent déjà indirectement puisqu’ils sont eux-mêmes pour la plupart sous-traitants d’autres fabricants du Japon par exemple, pour Honda et Yamaha, et récemment de France avec Peugeot. Ces grands constructeurs trouvent sur place une main d’œuvre à un prix défiant toute concurrence que le prix du transport n’arrive même pas à rendre coûteuse. « L’échange » ne se fait pas qu’au niveau de la main d’œuvre. Comme Honda et Piaggio au Vietnam, par exemple, les constructeurs n’hésitent pas à investir dans des usines complètes. Ils importent ainsi technologie et savoir-faire dans des pays qui en ont bien besoin.
Soif de technologie
Car c’est tout le souci de la Chine et de ces pays à main d’oeuvre bon marché. Ils n’ont pas de service recherche-développement. Ou à l’état embryonnaire. D’où cette soif de technologie. Cette absence de département développement explique que la plupart des scooters chinois se ressemblent et ont un côté daté. Cela vient du fait que la plupart des constructeurs chinois se sont appropriés les moteurs, brevets qui ont comme particularité d’être sans droits car tombés dans le domaine public.
Quand ils ne copient pas purement et simplement des modèles connus, voir notre article « Scooters en Chine : copier-coller de Yamaha ». Et ces constructeurs sous-traitent eux-mêmes à des fabricants locaux. Du coup, dans cette chaîne d’intervenants, il apparaît difficile à un certain niveau de savoir qui a fait quoi et où se situent les responsabilités en cas de souci. Un exemple récent avec Mattel et le rappel de milliers de jouets en est l’illustration.
Sélection des constructeurs
Du coup, les constructeurs japonais ou français se doivent de sélectionner leurs sous-traitants en recherchant celui qui saura assurer une certaine pérennité dans le temps et assurer une certaine constance dans leurs normes de fabrication. Des constructeurs vont jusqu’à délocaliser sur place leur propre service contrôle pour s’assurer du niveau de qualité !
Revendeurs - importateurs
Et les constructeurs Européens et Japonais ne sont pas les seuls à être intéressés par ces fabricants chinois. Les importateurs-revendeurs ont depuis longtemps compris où étaient leurs intérêts.
Pour une mise de fond de l’ordre de 50 000€, montant de l’homologation au niveau Européen pour un modèle de scooter, les revendeurs ont un marché qui s’ouvre devant eux où ils sont surs d’écouler les scooters. Et dans notre article « Side moto-rétro : nostalgie quand tu nous tiens »->br192], le constructeur chinois annonce clairement rechercher des partenaires revendeurs.
Nous parlons bien ici de revendeurs et non de concessionnaires car la marque, en tant que telle, n’est pas représentée en France. Nous sommes en présence d’un circuit de distribution comme un autre. Et les marges de 20 à 30% confirment bien cet état de fait. Ce sont, en effet, les niveaux de marge de la distribution alors que le concessionnaire émarge, lui, entre 10 et 20%, sur le neuf, et se rattrape, en partie, sur la maintenance et le SAV. Et doit composer avec le client.
Service client oublié ?
Le client, justement, est parfois « oublié » par ces importateurs. En effet, que ce soit sur internet ou en grandes surfaces, des importateurs-revendeurs ne font que des « coups ».
Achetés par containers, les scooters sont écoulés comme n’importe quel autre produit de grande consommation en accordant généreusement la garantie constructeur à ces scooters. N’oublions pas que le constructeur est chinois et que la législation au niveau garantie n’est pas du tout la même en Chine et en Europe. Sans parler des garanties constructeur qui demandent à retourner le produit dans le pays d’origine pour qu’elle puisse s’exercer. Et que dire des opérations de maintenance courante, vidange, courroie... qui vont se faire difficilement via internet ou l’accueil des grandes surfaces.
Et nous ne dirons rien des sites qui se créent, vendent et ferment peu de temps après pour réapparaitre sous un autre nom, une autre forme.
Sélection revendeurs
Il faudra donc veiller à sélectionner son importateur-revendeur. Les bons sont ceux qui vont assumer ce premier niveau de garantie et se retourner ensuite vers le constructeur. Ils vont aussi accessoirement disposer d’un « réseau » de centres pouvant, sachant assumer la maintenance courante ainsi que l’approvisionnement des pièces d’usure. A moins que vous ne fassiez l’entretien vous-même. Un minmum de service technique doit répondre présent à vos demandes.
Pourtant, malgré tous ces écueils, le marché des scooters chinois progresse de 30% par an et il représente 3% du marché en France contre 10% en Grèce, en Turquie et en Egytpe. Il faut reconnaître qu’un scooter 125cc à moins de 1 500€, souvent équipé d’un top-case, d’une alarme à télécommande est bien tentant, même s’il ne dure qu’une saison d’été. De plus, on peut toujours se dire que les voleurs ont tendance à délaisser ces modèles pour des modèles plus à la mode.
Avenir des scooters chinois
L’avenir du scooter chinois est donc encore florissant et c’est au consommateur d’être attentif pour sélectionner son modèle et son revendeur. Il est d’autant plus florissant que les constructeurs chinois semblent ne plus se contenter de reproduire des modèles qui ont eu leurs heures de gloire.
La marque JINCHENG, par exemple, a mandaté un bureau de design italien pour lui dessiner un scooter, l’ Eupolo.
Et le point le plus positif de cette invasion est que les prix des scooters ont baissé et baisseront encore. Et il n’est pas si loin le jour où la Chine maîtrisera la technologie pour concevoir et fabriquer un scooter du début à la fin.
Repères
Principales marques chinoises :
- Haojue ou LRG Group
- Jialing
- Jianshe
- Lifan
- Loncin
- Quianjiang
- Zongshen
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Messages
1. Scooters chinois : débridage MIKU MAX, 11 novembre 2020, 15:08, par Fab92
Bonjour,
Est-il possible de débrider un MIKU MAX et comment ?
En effet , j’en suis l’heureux propriétaire depuis un an et j’aimerai qu’il ait un peu plus d’allonge.
Merci par avance de votre aide.
Fab92