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Loi d’Orientation des Mobilités : fin des moteurs thermiques en 2040

jeudi 13 juin 2019 , par Arnaud

Dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités, appelée également loi LOM, les députés ont voté à une large majorité, 62 voix contre 6 et 17 abstentions, l’interdiction des moteurs thermiques pour les véhicules d’ici 2040.

Le but est d’atteindre la neutralité carbone de tous les transports terrestres d’ici 2050.

Cette date de 2040 n’a pas été choisie au hasard. Le principe général étant posé, l’intervalle de temps permettra aux industriels d’adapter leur outillage, sachant qu’à ce jour, seuls 2% de la production des véhicules est électrique. Il y a donc du temps mais il va falloir néanmoins presser le pas car derrière ce principe, c’est tout un mode de vie qui va être bouleversé en moins d’une génération.

Si les industriels doivent changer leur outillage et modèles économiques, l’emploi sera également impacté et même en premier lieu. Les anciennes chaînes de montage laisseront place aux nouvelles et il n’est pas du tout certain que les effectifs seront de 1 pour 1 entre les chaînes thermiques et les chaînes écologiques. Combien de femmes et d’hommes devront avancer à marche forcée également vers cette transition écologique ? Combien également resteront sur le bas-côté ?

Derrière le principe adopté, c’est également toute une économie qui va se trouver bouleversée. Les taxes sur les carburants représentent la quatrième source de recettes de l’Etat avec plus de 13 milliards d’euros. Sans carburant comme assiette des taxes, plus de recettes. Mais de ce point de vue, nous pouvons faire confiance à Bercy pour imaginer des alternatives.

De nouveaux métiers vont voir le jour, d’autres vont disparaitre en une décennie. Soudain, les grandes villes vont devenir silencieuse. Paris sera sans moteur thermique dès 2030. Et pour le moment, personne ne peur dire comment nous nous déplacerons dans 10 ans ou dans 20 ans.

Loi d’Orientation des Mobilités

C’est en conseil des Ministres, le 26 novembre 2018 que le projet de Loi d’Orientation des Mobilités a été présenté pour la première fois.

Les transports sont essentiels dans la vie quotidienne : leur bon fonctionnement est indispensable pour l’émancipation individuelle, le développement économique, la cohésion sociale et territoriale.

Cette politique est confrontée à quatre grands défis et bouleversements :

  • le manque de solutions dans de nombreux territoires, qui entretient un sentiment d’assignation à résidence ;
  • l’urgence environnementale et climatique, qui appelle à changer nos comportements ;
  • les impasses d’une politique d’infrastructures tournée vers les grands projets et non financée depuis des décennies ;
  • une révolution de l’innovation et des pratiques, qui constitue une formidable opportunité.

Pour relever ces défis, le Gouvernement a lancé, dans toute la France, des assises nationales de la mobilité à l’automne 2017. Élus, citoyens, entreprises, associations ont pu y exprimer leurs attentes et leurs propositions pour une nouvelle politique qui réponde vraiment à leurs besoins.

Le projet de loi engage cette transformation profonde au service d’un objectif : améliorer concrètement la mobilité au quotidien de tous les Français et dans tous les territoires.

1 - Apporter partout des solutions pour sortir de la dépendance à la voiture individuelle

La loi fixe un objectif : permettre que soient proposées partout des alternatives à l’usage individuel de la voiture.

Cela passera par la suppression des zones où, faute d’autorité publique en capacité de proposer des solutions, posséder sa voiture est la seule option pour se déplacer.

La loi simplifiera l’exercice de la compétence mobilité par les collectivités territoriales, qui pourront mettre en place des solutions plus simples et mieux adaptées : covoiturage, auto-partage, transport à la demande, etc. Elle renforcera la coordination entre autorités organisatrices pour faciliter le parcours des voyageurs, ainsi que l’implication des employeurs et des usagers, avec la création de comités des partenaires.

Pour accompagner nos concitoyens en difficultés d’insertion ou en recherche d’emploi, la loi vise également à déployer le conseil individualisé à la mobilité. Elle favorisera les déplacements des personnes handicapées en améliorant leur information sur les parcours accessibles et en garantissant des tarifs réduits à leurs accompagnateurs.

2. Accélérer le développement des nouvelles solutions de mobilités

Pour tirer parti de la révolution digitale, la loi ouvrira les données en temps réel des offres de mobilité pour que chacun puisse connaître toutes les solutions à sa disposition et mieux préparer son trajet.

Elle facilitera les expérimentations de solutions nouvelles dans les territoires, le développement d’offres intégrées accessibles en un clic, et le déploiement des véhicules autonomes.

La loi apportera un nouveau cadre pour le développement des nouveaux services de mobilités (trottinettes en libre-service, vélos ou scooters sans station d’attache), avec la possibilité pour les autorités organisatrices d’instaurer des « cahiers des charges » à respecter par les nouveaux opérateurs.

3. Réussir la transition écologique

Le projet de loi contribue aux objectifs ambitieux que la France s’est fixée dans l’accord de Paris puis dans le plan climat.

Pour encourager les mobilités actives et partagées, un forfait mobilité durable sera créé, permettant aux employeurs de verser jusqu’à 400 euros par an, sans charges ou impôts, aux salariés ayant recours au vélo ou au covoiturage pour leurs déplacements domicile-travail. L’État généralisera ce forfait à tous ses agents dès 2020. Pour faire du vélo un mode de transport à part entière, la loi traduira également les dispositions du plan vélo présenté par le Gouvernement en septembre 2018.

Par ailleurs, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur, la loi accélérera la transition de tous les parcs de véhicules, avec par exemple sur les véhicules légers le double objectif de multiplier par cinq les ventes de voitures électriques d’ici 2022 et de stopper la vente de voitures émettant des gaz à effet de serre en 2040. Des dispositions sur la baisse des coûts de raccordement des installations de recharge et d’avitaillement et l’élargissement du droit à la prise seront mises en place.

Pour améliorer la qualité de l’air, la loi portera notamment le déploiement de zones à faibles émissions, en particulier pour les métropoles les plus polluées. Quinze collectivités ont déjà annoncé s’engager dans cette démarche proposée par l’État.

4. Construire une programmation des infrastructures au service des transports du quotidien

La programmation des investissements de transports proposée dans le projet de loi doit permettre de sortir des promesses non financées du passé et de définir pour la première fois de façon claire, priorisée et sincère la politique d’investissement pour la prochaine décennie.

Elle consacre une forte augmentation des investissements de l’État, avec 13,4 milliards d’euros sur cinq ans, soit 40 % d’augmentation par rapport au quinquennat précédent. Elle repose enfin sur cinq programmes prioritaires élaborés sur la base des propositions du conseil d’orientation des infrastructures :

  • l’entretien et la modernisation des réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux ;
  • la désaturation des grands nœuds ferroviaires ;
  • le désenclavement routier des villes moyennes et des territoires ruraux et le développement des mobilités propres et partagées au quotidien ;
  • et enfin le report modal dans le transport de marchandises.

Enfin, ce projet de loi portera une réforme du permis de conduire, pour en réduire le coût et le délai d’obtention. En effet, l’obtention du permis peut constituer un frein important à la mobilité : le projet de loi sera enrichi dans la perspective du débat parlementaire des dispositions législatives nécessaires.

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