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Jean-Luc NEVACHE : nouveau DISR, nouvelles méthodes

mercredi 23 novembre 2011 , par Christian

Ce mardi, Jean-Luc NEVACHE, nouveau Délégué Interministériel à la Sécurité Routière, Sécurité routière : changement de tête au 15 juillet, a convié la presse papier et internet à une nouvelle forme de concertation.

Autour d’une table ronde informelle, Jean-Luc NEVACHE nous a fait part de sa, plutôt ses problématiques multiples dont la mortalité des deux roues et l’alcoolémie.

Mortalité deux roues

Jean-Luc NEVACHE présente quelques chiffres pour démontrer qu’en France, la mortalité deux roues est supérieure à celle de nos voisins anglais, allemand ou finlandais. Par millions d’habitants, si la moyenne est de 64 morts, en France, elle est de 62 morts par millions d’habitants. La France est ainsi tout juste au dessus.

Jean-Luc NEVACHE rappelle les statistiques ONISR disponibles, Sécurité deux roues : faits et chiffres et dont nous nous étions fait écho. Les gros cubes sont parmi les plus touchés par la mortalité qui a lieu plutôt hors agglomération. Les deux roues d’une façon générale roulent 10% plus vite que les autos. Les informations sur les accidents trois roues manquent de recul et de précisions.

Et de demander quelles sont nos propositions pour faire baisser la courbe ?

Les propositions sont nombreuses et tous les intervenants conviennent que les chiffres, s’ils sont des indicateurs, ne permettent pas d’appréhender la réalité du deux roues. Comparer les chiffres des pays voisins est significatif mais il faut aussi comparer les pratiques deux roues. En Finlande, celle-ci est limitée pour des raisons évidentes à certaines périodes de l’année, par exemple.

Parmi les propositions avancées figure le développement de l’usage deux roues sous toute ses formes, vélo, cyclos, motos. C’est parce qu’ils ne sont pas assez nombreux que les automobilistes n’y font pas attention ou ne connaissent pas sa pratique.

Une autre proposition est de multiplier les opérations « Motard d’un jour ». Ces opérations consistent à conduire un automobiliste sur un deux roues afin qu’il prenne conscience de la conduite deux roues. Nous ajouterons que lors du permis auto, les candidats devraient conduire eux-mêmes un deux roues durant une heure ou deux et être confrontés à une situation de freinage d’urgence.

Alcoolémie

L’alcoolémie des conducteurs deux roues est supérieure à celle des conducteurs voitures. Elle est précisément de 1.5 supérieure. Et Jean-Luc NEVACHE de rappeler que sur un total de 11 millions de contrôles effectués par an, 60% ont lieu en fin de semaine, plutôt en province et en milieu rural.

Connaissance du parc

De même, la notion de parc roulant est totalement inconnue. Les sources officielles estiment celui-ci à 2% du trafic mais il n’est pas possible de préciser la marge d’erreur. Si les constructeurs communiquent sur les ventes de véhicules neufs, le parc existant est tout simplement non évalué.

La connaissance du parc permettrait de communiquer aux différents usagers sans parler d’un « motard » ou d’un « scootériste » générique et auquel personne ne s’identifie.

A ce titre, une enquête va être réalisée en 2012 et les résultats devraient être connus en 2013. Cette enquête sera menée auprès d’un échantillon de 20.000 personnes.

Equipement

Les deux roues français pèchent par un équipement non approprié. Une étude menée auprès des services d’urgence du Rhône fait ressortir que 50% des tués le sont suite à un choc à la tête, près de 50% le sont suite à un choc sur le thorax. Pour 3.000 morts en auto, le coefficient de blessés lourds est de 0.7, en deux roues, le coefficient est de 1.4 pour 1.000 tués.

Le port de gants et de chaussures adaptées obligatoires est envisagée. De même, l’airbag est un élément de sécurité indéniable. Jean-Luc NEVACHE rappelle que les équipements doivent faire l’objet d’une certification « CE ».

L’ASF fait remarquer que si ces équipements sont envisageables pour des deux roues de 4.000€ et plus, ils deviennent exorbitants pour des véhicules de 1.000€ à 2.000€.

49.9cc et interfiles

Ici, nous militons pour que la puissance et la vitesse des cyclomoteurs, les 49.9cc, soient relevés. Entre le poids des engins, celui des conducteurs, la vitesse de la circulation qui ont tous augmentés depuis le début de cette limitation, un cyclomoteur de 49.9cc limité à 45 km/h est limite dangereux à conduire. La commission parlementaire avait proposé un relèvement à 50 km/h et les pouvoirs publics étudient cette possibilité.

L’interfile actuellement pratiqué est non encadré et est la porte ouverte à toutes les interprétations. En l’officialisant, les pratiques seraient enfin clairement établies et ce cadre sera le gage de notre sécurité.

L’exemple de la Belgique est cité mais les remontées d’informations ne sont pas encore faites.

Au passage, Jean-Luc NEVACHE confirme que le réseau des Chargés de Mission deux roues motorisés auprès de la Sécurité Routière (anciennement Mr MOTO) est toujours actif et qu’ils communiqueront davantage sur leurs actions.

Une approche nouvelle et directe, une consultation sur des problématiques qui touchent chacun de nous et au quotidien, nous avons le sentiment que Jean-Luc NEVACHE, en tant que (ancien) motard et scootériste, connait son sujet et l’aborde avec une passion raisonnée en étant à notre écoute.

Mais comment résister à la pression de la politique du chiffre qui se traduit généralement par une politique de répression accrue, qui ne coûte presque rien et produit des résultats immédiats ?

Portfolio

  • Jean-Luc NEVACHE, nouveau DISR
  • Jean-Luc NEVACHE, à l'écoute
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