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Mobylette en Afrique : allez les bleues !

vendredi 23 août 2013 , par Christian

La mobylette n’est plus qu’un lointain souvenir en France pourtant la bleue de Motobécane, rebaptisée Mbk maintenant, connait toujours des heures de gloire en Afrique.

C’est dans les années 70 que l’Afrique a découvert la Mobylette. Sa solidité, sa conception simple et robuste, son entretien à portée de toutes les mains en firent un cyclomoteur adopté par tous.

Plus de trente après, le marché du cyclomoteur est toujours dominé par Mbk et Peugeot Scooters qui, bon an, mal an, atteignent les 100.000 unités par an.

Réseau

Le succès des bleues est due au réseau de réparateurs. Il ne s’agit pas d’un réseau d’« agréés » comme ils sont constitués en Europe mais de dépanneurs-bidouilleurs qui viennent à bout des pannes avec un outillage sommaire et surtout beaucoup d’ingéniosité.

Ce réseau de dépanneurs constitue pourtant l’un des canaux d’écoulement, sinon le principal, des pièces détachées. Pour Peugeot Scooters, sur 80 millions de FF réalisés en Afrique noire, 30 millions représentent la vente de pièces détachées. Chez Mbk, les ventes de pièces détachées sont à hauteur de 40 millions de FF sur un chiffre d’affaires total de 80. Le montant important des pièces détachées s’explique également par le fait que les droits de douanes sont six à sept fois inférieurs à ceux appliqués aux véhicules complets.

A travers toute l’Afrique, ces deux marques emploient quelques 8.000 emplois, directement ou indirectement, par le biais d’usines de montage.

Si la bleue résiste si bien, c’est que Mbk a adapté son modèle aux exigences de l’Afrique. « Solidité » en est le leitmotiv. Amortisseurs, cadre ont été renforcés pour résister aux routes locales. Le moteur et le carburateur sont conçus pour accepter les mélanges deux temps les plus approximatifs et à l’essence la plus frelatée. Il n’est pas rare qu’une mobylette supporte une charge de 100kg de produits, sans oublier le conducteur et son passager.

Concurrence chinoise

Si le succès des bleues est incontestable en campagne, dans les villes, les deux roues « made in China » connaissent un succès fulgurant. A Douala, capitale du économique du Cameroun, sur les 40.000 deux roues en circulation, plus de 95% du parc est constitué de véhicules chinois.

Jincheng, Lifan, Nanfang, Sanili, Sanya, Senke, Skygo ont envahi les rues de Douala ou Yaoundé, capitale administrative du Cameroun.

Cette invasion a entrainé les prix vers le bas. Aujourd’hui, le prix des motos chinoises varie entre 300 000 et 490 000 F CFA (entre 450 et 750 euros), soit moitié moins que les japonaises Yamaha, Suzuki, Honda et Kawazaki. Avant les années 1990, ces dernières coûtaient entre 950 000 et 1,2 million de F CFA. Aujourd’hui, les mêmes engins s’achètent moins de 800 000 F CFA.

La mobylette résistera-t-elle longtemps encore ?

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