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Match moto-scooter : à l’assaut de la montagne

mardi 7 juin 2011 , par Christian

C’est au cours d’un match amical que nous avons confronté une moto, une Yamaha MT01 et un scooter, un Gilera Fuoco, une moto au bicylindre de 1670cc et de l’autre, un monocylindre de 492cc.

Moto et scooter peuvent donc rouler ensemble et chacun présente des avantages et des inconvénients.

C’est le test de trois balades du guide des 90 virées à moto de Michelin qui nous a offert l’occasion de confronter les deux roues.

J 1 - Carpentras

Départ de Paris pour rejoindre Carpentras, pour le Gilera Fuoco. 686km et 7h39 sans interruption. En fait, il aura fallu un peu moins de 9h de route. Bien protégé derrière la bulle et le tablier, les kilomètres défilent dans le respect des limitations de vitesse. La route est bien monotone.

Départ d’Istres pour la MT01 qui aura fait la descente une semaine avant. Au total, Istres-Carpentras, 90km et 1h17 de route. Vitesse limitée au bout de quelques heures d’autoroute pour la MT01 : l’absence de pare-brise se fait cruellement sentir sur les bras et la nuque. Le blouson et la visière du casque sont mouchetés d’insectes.

Dans le coffre du Fuoco, des affaires personnelles, un compresseur, un kit de mèches, des outils, de l’huile, du produit pour nettoyer les visières qui sera largement utilisé pour celle du MT01, un « U ». Un top case vide et une place passager inoccupée.

Dans le coffre de la MT01, rien puisque la moto n’en dispose pas. Une araignée sur la place passager pour un petit sac à dos qui accueille ce qu’il y a de plus lourd : antivols, paquet dense de vêtements, chicanes des pots. Dans un gros sac à dos (porté) le reste des vêtements, des chaussures, la bombe de graisse, l’iPad. Ce sac reposant en grosse partie sur le petit sac fixé par l’araignée.

En roulant de concert sur le premier parcours, le Gilera Fuoco suit la Yamaha MT01 qui roule largement en dessous de ses possibilités. La MT01 attend en fait le Fuoco mais la différence de puissance est telle qu’il ne peut en être autrement.

J 2 - Lubéron et Ventoux

Le Gilera Fuoco commence à marquer ses limites dans ces routes viroleuses. En montée, il suit la Yamaha MT01 qui roule tranquille et c’est en descente que les choses se gâtent.

Pas de frein moteur en descendant un rapport comme sur la moto. Le variateur maintient la vitesse et ne décélère qu’après de bien longues secondes. C’est donc en quasi roue libre que les virages en descente sont pris. Dans ces conditions, les freins sont sollicités et afin de ne pas en abuser, aux sorties de virages, l’accélération est à peine remise sur le Fuoco.

En montée, il suffit de réduire l’accélération pour ralentir mais pas d’attaque en sortie de virage comme sur la moto. Les virages sont pris sans pouvoir accélérer.

Entre la montagne et le scooter, ce n’est pas une histoire d’amour. Il manque le frein moteur dont la MT01 dispose et qui permet de soulager les freins. De même en reprises, le scooter est bien long à s’élancer, alors qu’avec la moto, il suffit de descendre un rapport pour relancer l’équipage.

La MT01 enroule tout en couple les courbes et les virages. Un rapport à descendre ou à monter permet de passer avec le bon régime et la bonne puissance pour sortir. La garde au sol haute laisse la place libre pour prendre de l’angle à souhait.

J 3 - Izoard

Le col d’Izoard culmine à 2.361km et le dénivelé est assez important pour sa descente vers Briançon.

Cela signifie une sollicitation plus importante des freins du Fuoco. La course de la poignée s’allonge. Afin de ne pas trop les solliciter, il faut utiliser le frein moteur, ou du moins le peu qu’il y a. Cela signifie très peu d’accélération en sortie de virage. La MT01 ne connaitra aucun de ces désagréments. Son frein moteur fait merveille et remplit bien son office.

Avec sa béquille placée bas, le Fuoco frotte dans les courbes. Au contraire de la MT01 qui prend encore plus d’angle. Le fait de frotter la béquille n’est pas grave en soi. Ce qui l’est plus, c’est le fait que le point de frottement de la béquille peut constituer un point de rotation de tout le scooter autour de ce point et entrainer une chute.

Conclusion

Dans notre match amical moto-scooter, la moto partait gagnante. La différence de puissance et donc de châssis, de suspensions, de freins sont largement en sa faveur. Sur ces routes de montagne, un moteur et un sélecteur constituent des avantages pour soulager le moteur et les freins.

Mais il faudra faire avec l’absence de coffre sous selle. Avec le Fuoco, aux arrêts, tout était dans le coffre ou le top-case. Les passages pluvieux et grêleux ont démontré la capacité de protection du scooter. Pare-brise, tablier contribuent à laisser le pilote frais et dispo le soir à l’étape. La montagne lui est accessible à condition d’adopter un rythme « scooter » en conséquence.

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