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Conduite automatisée Sartre : et le deux roues ?

mercredi 25 juillet 2012 , par Emmanuel G.

Le projet Sartre (Safe Road Trains for the Environment) est un projet européen de conduite automatisée. Il inclut différents partenaires comme Idiada et Robotiker-Tecnalia en Espagne, l’Institut for Kraftfahrwesen Aachen (IKA) en Allemagne, SP Technical Research Institute pour la Suède, Volvo Car Corporation et Volvo Technology de Suède.

Le projet Sartre a comme finalité que les voitures viennent se mettre les unes derrière les autres pour former un convoi. Munies de capteurs, les voitures se conduisent automatiquement, ou plus précisément, elles suivent un véhicule-guide et l’électronique est là pour suivre ce véhicule. Le conducteur peut ainsi profiter de ce moment de convoi pour se reposer, lire, travailler... bref, faire tout ce qu’il ne peut faire du fait de la conduite de son véhicule.

Ce projet est passé de la théorie à la pratique puisqu’un convoi de voitures a roulé derrière un camion-guide. L’électronique embarquée en calculant en permanence l’interdistance entre le véhicule précédent corrige aussi bien la vitesse que le cap. Quant au véhicule ouvreur, il doit rouler à vitesse constante, 90km/h dans le cas de ce test grandeur nature et sur la file de droite. Il est lui aussi équipé d’électronique, pour pallier notamment aux cas de relâchement ou de fatigue.

Les aspects de sécurité, le conducteur peut se reposer tout en continuant sa route, sont bien sûr mis en avant par l’Union Européenne. La somnolence étant l’un des facteurs générateur d’accident, Vinci Autouroutes : enquête sur l’hypovigilance, les convois Sartre contribueraient à la baisse des accidents sur la route. Ces convois permettraient également une économie de carburant estimée à 20%. Et qui dit économie de carburant dit également moindre rejets.

Avec de tels arguments, il est difficile de ne pas résister aux bienfaits de ce projet. Hormis le souci de législation à transposer au sein des 25 pays formant l’UE, se pose la question du deux roues.

Ce dernier est purement et simplement oublié du projet Sartre. Un convoi de deux roues n’est pas envisagé alors que des systèmes de gyroscopes permettent à un deux roues de rester droit.

De plus, si le conducteur du quatre roues peut à tout moment entrer et sortir du convoi, comment fait un deux roues s’il veut traverser ce convoi pour rejoindre une bretelle par exemple ? La question se pose d’ailleurs de la même façon pour un quatre roues. Le deux roues doit-il attendre que le convoi passe ? Sur les animations, le convoi est composé de 7 véhicules, ce qui représente une vingtaine de mètres ! Dans les faits, cela signifie que si le convoi est sur la file de droite, celui qui souhaite couper le convoi devra attendre que le dernier véhicule passe pour effectuer sa manœuvre, au risque de ralentir sa propre file de véhicules... et être lui-même facteur de risques.

Se pose également la question d’un train de voitures qui roulent toutes. Si le but est de faire des économies de carburant, il faudrait que les véhicules soient transportés et non roulants pour optimiser l’économie. Mais la formule existe déjà et s’appelle même auto-train.

Le site de l’Union Européenne Projet Sartre

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