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Compresseur du Satelis "K" : dossier

mercredi 16 mai 2007 , par asso-scooter , Ouarese

La technique

Pour augmenter le rendement d’un moteur, il existe deux techniques : le turbo et le compresseur. Mais l’un et l’autre aboutissent au même résultat. En augmentant la quantité d’air et d’essence brûlée, l’explosion qui se produit au niveau du cylindre va libérer une plus grande énergie et le moteur, à cylindrée équivalente, aura un meilleur rendement.

Ce sont les gaz d’échappement qui agissent sur la première turbine du turbo qui en entraîne d’autres, pour au final, comprimer l’air et l’essence. Cette technique a l’inconvénient de se déclencher relativement haut dans les tours, d’où un temps de réponse plus ou moins long, et souvent de façon parfois brutale, la plage limite d’utilisation du moteur étant presque atteinte quand le turbo se déclenche.

Hors, en deux roues, c’est plus la linéarité et la puissance aux bas régimes qui sont recherchées, au risque sinon, de mettre les conducteurs dans des situations délicates au moment du déclenchement du turbo.

Le compresseur apporte la réponse à cette équation. C’est le moteur qui va entraîner la turbine(1) par la biais d’une courroie(2), comme il entraîne déjà l’alternateur, la courroie... De ce fait, la turbine va pouvoir agir dès les plus bas régimes.

Si le principe est simple, il n’en reste pas moins compliqué à mettre en ?uvre. Peugeot avait testé le principe en grandeur nature sur le Jet Force et l’a sensiblement amélioré sur le Satelis.

L’air devant être comprimé avant de passer dans le cylindre, il passe d’abord par un compresseur(3). Mais comprimé, l’air s’échauffe, environ 80-100°c en sortie du compresseur. Il doit donc être refroidi, d’où un passage par un échangeur air-air(4), afin de le ramener à une température de 40-45°c. C’est ce qui explique la présence de ces écopes sur les flancs arrières des Satelis « K ». Ce moteur a besoin de respirer !

Par rapport au Jet Force, Peugeot a équipé son Satelis d’un ventilateur en plus sur cet échangeur air-air. Ce ventilateur supplémentaire permet au Satelis d’avoir un débit constant, notamment à faible allure.

Enfin, pour avoir un flux d’air régulier et palier aux cycles du monocylindre, l’air passe par une chambre de tranquillisation(5) avant d’entrer dans le cylindre par le biais du conduit d’admission(6).

A ce moment, l’injecteur pulvérise le carburant et la bougie produisant son étincelle permet au mélange de s’enflammer et de produire une explosion à une pression de 1.9 bar maxi.

Le tout en tenant compte de contraintes extérieures : la capacité d’emport du scooter, le poids qui ne doit pas faire perdre tout le bénéfice du surcroît de couple et de puissance, le silence de fonctionnement.

Enfin, après tout ce passage, il faut aussi couper à un moment donné l’alimentation en air du cylindre. Pour cela, Peugeot a doté le « K » d’une vanne de décharge qui agit dans deux cas : surpression ou coupure de gaz lors de déccélération.

Enfin, l’alimentation du moteur étant grandement assuré par le compresseur, Peugeot l’a installé sur son monocylindre à deux soupapes seulement.

Le résultat


Au niveau visuel, la partie arrière du Satelis, notamment côté carter de transmission, fait.. chargée. Pour loger ces différents, Peugeot a également sacrifié une partie du coffre sous selle car il prend au passage 12.5kg de plus par rapport au Satelis normal.

D’autres organes ont été revus pour faire passer la puissance : la courroie a été renforcée, les suspensions ont été durcies, surtout à l’arrière pour le poids supplémentaire notamment, la biellette de liaison chassis/moteur est plus longue...Il faut avoir l’ ?il exercé pour les remarquer toutes.

Mais les résultats sont là.

A cylindrée équivalente, le « K » affiche un rendement de 20CV, soit autant qu’un 250cc ! Mais la législation française impose une puissance maximum de 15CV pour qu’un 125cc soit conduisible par un titulaire du permis « B ». Qu’à cela ne tienne. Peugeot propose deux versions de son « K ». Un « K » light à 15CV et un autre non bridé de 20CV.


Mais que les possesseurs de « K » light ne se désolent pas. Si la puissance maxi est limitée volontairement, le couple est là. Avec un gain de +33%, le « K » accélère beaucoup plus fort que le 125cc à 4 soupapes et à un régime de 1000 tours plus bas.

Peugeot est pour le moment, le seul constructeur à proposer cette technique novatrice en grande série. Reste à voir ce que ce circuit d’air et ces nombreuses pièces vont donner dans le temps et quel va être le niveau de maintenance du réseau de concessionnaires et les difficultés rencontrées.

Ils sont pourtant près de 700 à fin avril, à avoir été séduits par cette technique, soit près d’une vente sur 3 de Satelis. Et Peugeot en le plaçant à 4500 euros le rend diablement bien tentant.

Voir la fiche complète du Satelis "K"

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